Le choix des monuments à conserver
Christian Ruby ----------------------------------------------------------------------------------------
Zu viele historische Gebäude, für die wir begeistern sind, würden wohl auf lange Sicht abgerissen. Manche Baudenkmalen müssen unbedingt erhalten bleiben. Ein gutes Beispiel sei das Denkmal von der Exposition coloniale de 1907, in Paris, Jardin d’agronomie tropicale René-Dumont. Ein Blogger aus Berlin erinnert uns an den Zauber dieser Entdeckerlust. Man könnte er als Ruinentouristen bezeichnen. Und in Paris ?
----------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------
Death, art and monuments. Monuments have one primary task : to attract visitors and make them remember the dead. These monuments are relatively little studied and little known. Indeed, they were intended to establish in the collective Memory and set for ever the honourable réputation of the subjects they commemorated. Do they recreate the culture and society of the people who produced them, communicating everything from social, political and religious idéals ?
----------------------------------------------------------------------------------------
Les lieux urbains importants mais abandonnés sont nombreux. Par abandon pur et simple, par refus d’entretenir, par négligence, par refus de s’en soucier. Tel est le cas du Jardin d’agronomie tropicale René-Dumont, ou du moins des monuments qu’il recèle, à Paris. Situé en bordure du Bois de Vincennes et à proximité de Nogent-sur-Marne, il abrite des vestiges de l’exposition coloniale de 1907. Serres tropicales, maison du Maroc, ponts asiatiques, sculptures de diverses colonies de l’époque, sont recouverts par la végétation et s’effondrent. La mairie de Paris indique : Ce jardin de 4 hectares et demi, inauguré en 1907 par l'exposition coloniale, a été racheté par la Mairie de Paris en mai 2003. Ouvert au public depuis le mois d'avril 2006, il abrite le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD).
Elle précise encore : Un jardin d'essai colonial est créé en 1899 dans le bois de Vincennes pour coordonner les expériences agronomiques et réintroduire des végétaux exotiques sur de nouveaux sites de production. Ainsi, des plants de café, cacaoyer, vanille, bananiers... sont cultivés sous serre puis expédiés vers diverses colonies. De mai à octobre 1907, le site est transformé pour abriter cinq villages de l'exposition coloniale: villages indochinois, malgache, congolais, ferme soudanaise et campement touareg. Le jardin a été ensuite abandonné et la végétation a repris ses droits... Après la première guerre mondiale, il a accueilli des monuments aux morts en hommage aux soldats originaires des anciennes colonies. Le pavillon de l'Indochine a été restauré et propose désormais des expositions temporaires.
Un document d’ensemble est accessible sur :
http://www.apur.org/sites/default/files/documents/jardin_agronomie_tropicale.pdf
Dans ce jardin, nous devons prendre de front notre histoire, ici coloniale, mais à la fois d’un point de vue post-colonial et en considération des migrations qui caractérisent les mondes post-coloniaux. En ce sens, la rénovation de l’ensemble est souhaitable, elle contribuerait à faire entendre ce qu’est et a été cette histoire et donnerait consistance à des réponses nécessaires aux questions que de nombreux citoyennes et citoyens se posent, relativement au livre noir du passé colonial. Cette rénovation devrait alors faire l’objet d’un travail sur l’art colonial imposé au partage colonial, sur ce partage même et ses critères raciaux, ainsi que sur l’imposition du langage du colonisateur, et sur le refus toujours en cours de toute appréhension de l’art et de la langue des pays devenus indépendants.
Mais on remarque, non moins, outre les monuments en ruine de cette exposition, trois stèles plus tardives, dédiées aux morts de la Première Guerre mondiale, dont la lecture est à la fois glaçante et nécessaire. Elles séparent les « soldats morts pour la France », des « soldats coloniaux » morts durant la même guerre et des « soldats noirs morts pour la France ». Trois stèles, trois inscriptions, trois distinctions, autant de discriminations et de constructions historiques qui ne peuvent laisser la pensée en repos. Ces stèles ne sont pas honorées, par différence d’ailleurs avec d’autres monuments aux morts (Malgache, Cambodgien,...) qui demeurent des lieux de rassemblement et de commémoration.
La mémoire collective nationale est sélective, on le sait. Elle construit les fictions qui sont requises, selon les gouvernements, pour entretenir, réveiller, promouvoir « l’unité » nationale. Les abandons de monuments sont non moins significatifs.
Elle précise encore : Un jardin d'essai colonial est créé en 1899 dans le bois de Vincennes pour coordonner les expériences agronomiques et réintroduire des végétaux exotiques sur de nouveaux sites de production. Ainsi, des plants de café, cacaoyer, vanille, bananiers... sont cultivés sous serre puis expédiés vers diverses colonies. De mai à octobre 1907, le site est transformé pour abriter cinq villages de l'exposition coloniale: villages indochinois, malgache, congolais, ferme soudanaise et campement touareg. Le jardin a été ensuite abandonné et la végétation a repris ses droits... Après la première guerre mondiale, il a accueilli des monuments aux morts en hommage aux soldats originaires des anciennes colonies. Le pavillon de l'Indochine a été restauré et propose désormais des expositions temporaires.
Un document d’ensemble est accessible sur :
http://www.apur.org/sites/default/files/documents/jardin_agronomie_tropicale.pdf
Dans ce jardin, nous devons prendre de front notre histoire, ici coloniale, mais à la fois d’un point de vue post-colonial et en considération des migrations qui caractérisent les mondes post-coloniaux. En ce sens, la rénovation de l’ensemble est souhaitable, elle contribuerait à faire entendre ce qu’est et a été cette histoire et donnerait consistance à des réponses nécessaires aux questions que de nombreux citoyennes et citoyens se posent, relativement au livre noir du passé colonial. Cette rénovation devrait alors faire l’objet d’un travail sur l’art colonial imposé au partage colonial, sur ce partage même et ses critères raciaux, ainsi que sur l’imposition du langage du colonisateur, et sur le refus toujours en cours de toute appréhension de l’art et de la langue des pays devenus indépendants.
Mais on remarque, non moins, outre les monuments en ruine de cette exposition, trois stèles plus tardives, dédiées aux morts de la Première Guerre mondiale, dont la lecture est à la fois glaçante et nécessaire. Elles séparent les « soldats morts pour la France », des « soldats coloniaux » morts durant la même guerre et des « soldats noirs morts pour la France ». Trois stèles, trois inscriptions, trois distinctions, autant de discriminations et de constructions historiques qui ne peuvent laisser la pensée en repos. Ces stèles ne sont pas honorées, par différence d’ailleurs avec d’autres monuments aux morts (Malgache, Cambodgien,...) qui demeurent des lieux de rassemblement et de commémoration.
La mémoire collective nationale est sélective, on le sait. Elle construit les fictions qui sont requises, selon les gouvernements, pour entretenir, réveiller, promouvoir « l’unité » nationale. Les abandons de monuments sont non moins significatifs.