Le Spectateur européen correspond à un site-revue dont l’objet est la discussion publique de et dans la sphère culturelle européenne. Il cherche à faire travailler la matière culturelle européenne par des chercheurs et analystes compétents, venus de tous horizons disciplinaires, de plusieurs langues et de tous pays européens, dans le but de faire fructifier l’idée d’une Europe conçue comme déprise de soi et rebond. En faisant donc de l’Europe une figure privilégiée de notre avenir et le moment d’une relance infinie, en soi et hors de soi, avec les autres pays, cette revue fonctionne par conséquent comme un site-miroir, dans lequel l’Europe en train de se faire doit aussi se percevoir. Réfléchir l’Europe, telle est par conséquent sa tâche.
En ce sens, l’un des aspects centraux de l’Europe en construction, qui n’est pour nous, et par choix délibéré quant à nos objectifs, ni économique ni financier, et sur lequel nous pouvons avoir du poids ou de l’effectivité, est celui de la vivacité d’un espace public qui conjugue à la fois débats et controverses, mésententes et projets collectifs. Parmi eux : comment nous défaire de l’héritage des “ caractères ” nationaux qui enferment, des identifications nationales, de la primauté d’une langue unique identifiée à “ la ” culture, des classifications qui cloisonnent les cultures, et organisent les différends en concurrences ?
Chacun voit bien d’où nous viennent ces impasses et leur histoire. Les nations et nationalismes s’inventèrent en Europe. Encore convient-il de préciser combien il est important de ne pas prolonger ces défauts à une autre échelle, justement celle de l’Europe. Par exemple, en visant paradoxalement à s’en défaire tout en reconduisant toutes choses culturelles à la soi-disant unité d’une formule commerciale ou d’une langue unique et passe-partout. Ou en réenfermant l’Europe dans des frontières figées. A l’encontre de cette tendance, le sens de cette revue en ligne serait de pratiquer à la fois la circulation des problèmes et des perspectives, et la reconnaissance de ce qui s’accomplit ici et là dans la perspective d’un dépassement des cadres nationaux. En somme, cette revue en ligne serait plutôt du côté du décloisonnement identitaire (mais aussi disciplinaire, au profit d’une transdisciplinarité sans équivoque) que d’autre chose. Au demeurant, dans certains cas, cela peut consister seulement à regarder la même culture mais autrement.
En somme, Le Spectateur européen s’attache à promouvoir une compréhension de la culture européenne comme mouvement de dépassement.
Autant dire que pour nous, qui mettons en œuvre Le Spectateur européen, la culture européenne n'est pas une affaire d'identité, d'origine ou d'unité-homogénéité. Nous rejetons d'emblée ces hypothèses comme mortifères. La culture européenne n'existe pas sous la forme d'un sol, d'un socle, d'un territoire, d'un lieu, d'un recueil des sources ou d'un passé que nous aurions à sacraliser. La culture européenne correspond moins à ce qu'on peut en dire qu'à ce qu'on peut en faire.
Si une culture européenne peut se forger, c'est en obligeant les européens à se mêler les uns aux autres, sur la base d’un apprentissage réciproque de leurs langues, des familiarités de leurs cultures, et à se heurter les uns contre les autres, non pas sous la forme d'une logomachie, mais sous la forme d’une entreprise de confrontation et de reconnaissance. Une telle culture, à venir, doit se penser à l'intersection entre toutes les lignes de force culturelles qui s'élaborent, pour l'heure, chez tous ceux qui veulent s'extraire des bornes nationales. Et ceci, sans que l'une ou l'autre langue ou culture puisse servir de vérité aux autres.
Le Spectateur européen, qui se donne pour objet de servir de lieu de rencontre à ceux qui souhaitent participer à la construction d'une culture européenne, veut faire entrer en interactions des citoyennes et des citoyens, des chercheuses et des chercheurs, des acteurs culturels de toutes sortes, afin de constituer un Observatoire de la culture européenne. Un observatoire qui rende compte de ce qui peut se dire et se penser d'un peuple européen à un autre. Et un observatoire qui favorise des actions collectives organisant des archipels de rencontre entre ceux qui veulent faire de l'Europe un lieu de ressources théoriques et un lieu d'ouverture sur l'ensemble du monde.
La culture européenne d'un peuple européen est évidemment à venir. Nous ne prétendons pas nous substituer à ce peuple. Nous ne pouvons parler ni au nom d'un peuple européen existant ni au nom d'un peuple européen à venir. Il ne peut donc s'agir, dans le Spectateur européen, que de créer un collectif d'énonciation visant la constitution de ce peuple. Et si nous ne savons pas ce que va être ce peuple, nous pouvons du moins pressentir qu'il importe moins de définir une communauté d'existence ou de coexistence que de rendre possible une forme de devenir collectif.
Le centre de la formule “ le spectateur ” est d’ailleurs celui d'un journal anglais du XVIII siècle. Thomas Addison et Richard Steele avaient fondé The Spectator pour témoigner des Lumières britanniques. La revue se diffusait dans les Clubs, les cafés, et autres maisons. S’adressant au public, elle réalisait un certain type d’union entre la littérature et le journalisme. Mais n’y parlaient que des anglais. Marivaux avait repris le titre, en France, changé en Le Spectateur français, et il y rendait compte des moeurs et de la sociabilité parisienne.
Le Spectateur européen veut aller plus loin, en prêtant à un espace public culturel européen la devise : Interaction, traduction, transformation.
En ce sens, l’un des aspects centraux de l’Europe en construction, qui n’est pour nous, et par choix délibéré quant à nos objectifs, ni économique ni financier, et sur lequel nous pouvons avoir du poids ou de l’effectivité, est celui de la vivacité d’un espace public qui conjugue à la fois débats et controverses, mésententes et projets collectifs. Parmi eux : comment nous défaire de l’héritage des “ caractères ” nationaux qui enferment, des identifications nationales, de la primauté d’une langue unique identifiée à “ la ” culture, des classifications qui cloisonnent les cultures, et organisent les différends en concurrences ?
Chacun voit bien d’où nous viennent ces impasses et leur histoire. Les nations et nationalismes s’inventèrent en Europe. Encore convient-il de préciser combien il est important de ne pas prolonger ces défauts à une autre échelle, justement celle de l’Europe. Par exemple, en visant paradoxalement à s’en défaire tout en reconduisant toutes choses culturelles à la soi-disant unité d’une formule commerciale ou d’une langue unique et passe-partout. Ou en réenfermant l’Europe dans des frontières figées. A l’encontre de cette tendance, le sens de cette revue en ligne serait de pratiquer à la fois la circulation des problèmes et des perspectives, et la reconnaissance de ce qui s’accomplit ici et là dans la perspective d’un dépassement des cadres nationaux. En somme, cette revue en ligne serait plutôt du côté du décloisonnement identitaire (mais aussi disciplinaire, au profit d’une transdisciplinarité sans équivoque) que d’autre chose. Au demeurant, dans certains cas, cela peut consister seulement à regarder la même culture mais autrement.
En somme, Le Spectateur européen s’attache à promouvoir une compréhension de la culture européenne comme mouvement de dépassement.
Autant dire que pour nous, qui mettons en œuvre Le Spectateur européen, la culture européenne n'est pas une affaire d'identité, d'origine ou d'unité-homogénéité. Nous rejetons d'emblée ces hypothèses comme mortifères. La culture européenne n'existe pas sous la forme d'un sol, d'un socle, d'un territoire, d'un lieu, d'un recueil des sources ou d'un passé que nous aurions à sacraliser. La culture européenne correspond moins à ce qu'on peut en dire qu'à ce qu'on peut en faire.
Si une culture européenne peut se forger, c'est en obligeant les européens à se mêler les uns aux autres, sur la base d’un apprentissage réciproque de leurs langues, des familiarités de leurs cultures, et à se heurter les uns contre les autres, non pas sous la forme d'une logomachie, mais sous la forme d’une entreprise de confrontation et de reconnaissance. Une telle culture, à venir, doit se penser à l'intersection entre toutes les lignes de force culturelles qui s'élaborent, pour l'heure, chez tous ceux qui veulent s'extraire des bornes nationales. Et ceci, sans que l'une ou l'autre langue ou culture puisse servir de vérité aux autres.
Le Spectateur européen, qui se donne pour objet de servir de lieu de rencontre à ceux qui souhaitent participer à la construction d'une culture européenne, veut faire entrer en interactions des citoyennes et des citoyens, des chercheuses et des chercheurs, des acteurs culturels de toutes sortes, afin de constituer un Observatoire de la culture européenne. Un observatoire qui rende compte de ce qui peut se dire et se penser d'un peuple européen à un autre. Et un observatoire qui favorise des actions collectives organisant des archipels de rencontre entre ceux qui veulent faire de l'Europe un lieu de ressources théoriques et un lieu d'ouverture sur l'ensemble du monde.
La culture européenne d'un peuple européen est évidemment à venir. Nous ne prétendons pas nous substituer à ce peuple. Nous ne pouvons parler ni au nom d'un peuple européen existant ni au nom d'un peuple européen à venir. Il ne peut donc s'agir, dans le Spectateur européen, que de créer un collectif d'énonciation visant la constitution de ce peuple. Et si nous ne savons pas ce que va être ce peuple, nous pouvons du moins pressentir qu'il importe moins de définir une communauté d'existence ou de coexistence que de rendre possible une forme de devenir collectif.
Le centre de la formule “ le spectateur ” est d’ailleurs celui d'un journal anglais du XVIII siècle. Thomas Addison et Richard Steele avaient fondé The Spectator pour témoigner des Lumières britanniques. La revue se diffusait dans les Clubs, les cafés, et autres maisons. S’adressant au public, elle réalisait un certain type d’union entre la littérature et le journalisme. Mais n’y parlaient que des anglais. Marivaux avait repris le titre, en France, changé en Le Spectateur français, et il y rendait compte des moeurs et de la sociabilité parisienne.
Le Spectateur européen veut aller plus loin, en prêtant à un espace public culturel européen la devise : Interaction, traduction, transformation.