Clarté de la terre et paradoxe social
Frédéric Darmau
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Produite par une équipe internationale de chercheurs, une étude portant sur les éclairages sur la terre, appuyée sur des résultats d’observation de satellites, montre que la nuit sur terre est de plus en plus rare. Souci écologique en tête et en tout cas, environnementale, ce travail porte sur l’usage de la lumière artificielle par les humains.
La pollution de la terre par la lumière nocturne, montre cette étude, a augmenté de 2,2 % dans l’intervalle entre 2012 et 2016. Ceci a des conséquences immédiatement invisibles sur l’écosystème de toutes sortes d’espèces, comme sur les humains et leur sommeil ou leur santé.
L’augmentation illimitée de la pollution globale parait, dans un premier temps, surprenante. D’autant que, depuis des années, le changement des installations lumineuses semble évident et produire des effets positifs. Ce n’est pas le cas, mais pour les raisons suivantes :
Certes les anciennes ampoules électriques sont remplacées par des LED, avec lesquels on peut même cibler mieux les consommations et l’efficacité de l’éclairement. Certes, les communes, les entreprises, les ménages passer aux LED, pour épargner l’énergie et faire des économies.
Toutefois, se produit un « effet de rebond », dont on peut montrer les résultats négatifs. Si dans les régions qui étaient déjà éclairées antérieurement, la tendance est au recul de la pollution lumineuse, deux phénomènes détruisent ce bénéfice.
Le premier est le type de lumière (rayon bleu) induit pas les LED, lumière qui produit un stress repérable chez de nombreuses espèces animales et auprès de nombreuses plantes.
Le second est plus délicat à commenter : compte tenu des coûts moindres des LED, une population de plus en plus importante souhaite accéder à cette source d’éclairement et par conséquent les zones éclairées sont de plus en plus grandes.
Paradoxe social de la diminution des coûts des appareils électriques : là où on espérait réaliser des économies, ce sont des augmentations qui viennent au jour. Et ceci se renforce du fait que, le plus souvent, plus on est riche, plus on multiplie les lampes dans la maison, au point de renforcer sa consommation.