Trans.
Longtemps nous avons vécu sur l¹idée selon laquelle les organisations sociales et politiques seraient uniques et incomparables. Tel nationalisme avait d¹ailleurs ceci de paradoxal qu¹il cherchait à affirmer le caractère unique de telle nation de référence, mais qu¹il ne pouvait s¹empêche de déclarer l¹existence de ce caractère sans placer les autres nations sur une échelle, en infériorité par rapport à lui. A l¹heure où s¹affirme un horizon européen, nous devons apprendre ce faisant à dépasser tant les échelles de commensurabilité dressées pour servir de classement hiérarchique, que les idéologies associées à des imaginaires nationaux d¹unicité.
Mais, ce n¹est sans doute pas une raison pour tomber dans un autre piège, celui de la croyance en la possibilité d¹une pure coexistence de toutes choses sous la forme d¹une simple accumulation sans distinction, d¹un mélange indifférent, d¹une exubérance infinie et futile ou d¹un flux éternel. On voit bien, à la même échelle de l¹Europe, ce qu¹a de problématique le laisser-faire d¹une régulation sociale et politique soumise aux lois du seul marché.
Autant dire que, tout en faisant droit à plusieurs sources de réflexion et d¹orientation, nous cherchons, pour l¹Europe, un autre potentiel d¹action. Nous avons choisi de tenter une compréhension de la question européenne à partir du préfixe TRANS-.
Ce préfixe offre de multiples pistes d¹exploration : " par delà ", " au delà de ", " à travers ", mais encore passage et changement. Loin qu¹il s¹agisse de délimiter la signification du préfixe, cependant, nous cherchons plutôt, par ce dossier, à construire un nouvel imaginaire européen susceptible de faire droit à des processus de confrontation au sein desquels les citoyennes et les citoyens européens ont à décider de leurs orientations. Le TRANS- deviendrait, de ce fait, un moteur de transformation, obligeant à relier, rapporter les m¦urs, les objectifs, les
choix les uns aux autres, à inventer des dimensions comparatives qui ne s¹achèvent pas en échelles, en hiérarchies, ou en dominations. Par le TRANS-, notre rapport à notre présent pourrait s¹en trouver bouleversé, et l¹Europe redeviendrait notre histoire, la dimension pertinente d¹un futur proche.
Mais, ce n¹est sans doute pas une raison pour tomber dans un autre piège, celui de la croyance en la possibilité d¹une pure coexistence de toutes choses sous la forme d¹une simple accumulation sans distinction, d¹un mélange indifférent, d¹une exubérance infinie et futile ou d¹un flux éternel. On voit bien, à la même échelle de l¹Europe, ce qu¹a de problématique le laisser-faire d¹une régulation sociale et politique soumise aux lois du seul marché.
Autant dire que, tout en faisant droit à plusieurs sources de réflexion et d¹orientation, nous cherchons, pour l¹Europe, un autre potentiel d¹action. Nous avons choisi de tenter une compréhension de la question européenne à partir du préfixe TRANS-.
Ce préfixe offre de multiples pistes d¹exploration : " par delà ", " au delà de ", " à travers ", mais encore passage et changement. Loin qu¹il s¹agisse de délimiter la signification du préfixe, cependant, nous cherchons plutôt, par ce dossier, à construire un nouvel imaginaire européen susceptible de faire droit à des processus de confrontation au sein desquels les citoyennes et les citoyens européens ont à décider de leurs orientations. Le TRANS- deviendrait, de ce fait, un moteur de transformation, obligeant à relier, rapporter les m¦urs, les objectifs, les
choix les uns aux autres, à inventer des dimensions comparatives qui ne s¹achèvent pas en échelles, en hiérarchies, ou en dominations. Par le TRANS-, notre rapport à notre présent pourrait s¹en trouver bouleversé, et l¹Europe redeviendrait notre histoire, la dimension pertinente d¹un futur proche.