20110201

Deux faces pour une même pièce ? (III)

Cem Uster
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    Dans les deux premiers volets de l'article, l'auteur mettait l'accent sur l'importance de la traduction au sein du biculturel. Il s'agissait, à travers le cosmopolitisme, d'aller rechercher non le sens littéral mais culturel d'une action... Dans ce troisième et dernier volet, il referme le propos sur cette question du cosmopolitisme.

 
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The third and last part of the article uses a different process. Comparing to the last pieces of writing, the author puts the stress on what the word bicultural proposes and its importance. Through the article the author redefines the term translation within the bicultural .He explicit the significance of a cosmopolitan look, which for him is the essence of harmony on earth. So, the aim should be to research a unity through plurality in order to avoid division.

 
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Üçuncu ve son yazisinda, yazar farklı bir yöntem kullanıyor. Yazı, “çeviri” nosyonun üzerinden, "çiftkültürlülük" kavramanın öneminden bahsediyor. Yazar “çeviri” kavramını yeniden tanımlayıp, onu kozmopolit bir bakışla eşleştirilmesi gerek olduğunu tartışıyor. Bu nedenle, bölünmeyi önlemek için, yazar çoğulluk yoluyla bir birlik araştırmanın yollu bulmak ister .
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Le point central de l'article précédent (II), portait sur la nécessité de faire valoir les droits de la traduction. Plus précisément nous avions distingué deux termes qui nous ont permis de mieux comprendre la notion du biculturel : l'idée et le concept. Cependant ces termes s'opposent. Le concept puise étymologiquement ses sources du côté du contenu contrairement à l'idée qui se réduit à l'image.
Cette distinction nous parait primordiale pour relever le lien existant entre le langage et la culture. Plus concrètement, la traduction permet de comprendre l'autre, mais aussi, d'exploiter un langage au sein d'une culture qui n'est pas forcément la nôtre ; de puiser dans ce langage, afin de chercher le plus profond de la pensée. Il y a tout de même une subtilité à prendre en compte : la traduction ne concerne pas uniquement l'aspect littéral des choses. Dans un sens plus ample, elle permet de comprendre que fait l'autre, ses actes, et d’adopter une approche par rapport à sa culture. Dans cette optique nous pouvons insérer les coutumes au sein du projet de la traduction. 
Illustrons nos propos par des exemples : en France nous avons tendance à cuisiner les ravioles avec des sauces (peu importe laquelle) tandis qu’en Turquie, nous associons ce plat avec du yogourt. Il ne s'agit pas là, pour un étranger, de se poser la question du « pourquoi ? » ou de s'inscrire dans un processus de comparaison, mais plutôt de s'insérer dans la culture de l'autre. Etablir un rapport à la culture afin de pluraliser sa pensé, le tout étant d'éviter de rentrer dans un processus de comparaison qui constituerait un fardeau pour l'émancipation culturelle.
Ceci permet d'expliciter l'importance de la différence entre les notions d'idée et concept ; l'idée lors d'une préparation de ravioles serait la « préparation » tandis que le concept reviendrait à utiliser la sauce ou le yogourt selon le pays de référence.
En ces termes, le mouvement que l'on pose est celui « de manger des ravioles en Turquie » ou « en France ». Or si nous devions représenter deux individus de culture différente, ces derniers sauraient qu'il faut préparer des pâtes, mais la suite ? Intervient alors toute la nécessité de la traduction au sein du biculturel, laquelle permet une adhésion à la conception du monde et la culture de l’autre. Voir ce que voit l'autre avec sa mentalité. Raisonner en ses mots, tout en considérant positivement sa culture.
Il s’agit d’accomplir un travail sur soi, afin de pluraliser sa pensée et de voir au delà du biculturel : il faut donc se donner la possibilité de diversifier une vision que l'on porte sur un simple fait, en l'occurrence, adhérer au fait que les ravioles puissent représenter toute une culture. Pour un même moi, j'ai donc deux (ou plus) façons de les préparer.
Dépasser la compréhension pour se rallier à la même fréquence, se détacher de l'unique option concernant un fait. Un individu, quel que soit son âge peut s'efforcer de créer ce lien avec une nouvelle culture, en adhérant par la même occasion a une nouvelle mentalité.
Par conséquent il faut tendre vers le pluri-culturel pour justement accomplir un « uni-culturel » qui signifierait « diversification » de nos mentalités pour une même perspective. Un rapport a soi qui procéderait principalement du rapport à l'autre.
      A travers le biculturel, nous établissons un rapport multiple au monde et à des mondes multiples. Nous nous donnons la possibilité de porter différents jugements sur une même chose et cela nous permet d'avoir du/des monde(s) une approche non restreinte.
     Un œil peut voir ce que le second ne voit pas. Comprendre l'autre sous la contrainte d'une culture n'est pas associable à une simple compréhension. En d'autres termes, un français peut se voir manger des ravioles comme un turc, par le simple fait que ce dernier a pluralisé sa pensée : le but étant de mettre des signes d'égalité entre les cultures bien que le contenu soit différent. Dans cette optique, penser en termes de biculturel réduirait les guerres et assurerait une harmonie d'un périmètre plus élargi. Les hommes établiraient un rapport issu d'une compréhension profonde, où l'autre voit dans l'autre. Ainsi l'équation ne se pose plus à la manière d’un "1+1=2" mais d’un "1=1=1", par lequel nous sommes chacun concernés, et impliqués vis-à-vis de ce qui se passe de l'autre coté du signe d'égalité.
Dans un monde cosmopolite où chacun pourrait accepter de se comprendre, il va de soi que les rapports humains changent, mutent. La question du biculturel doit alors voir sa fin dans un « cosmo-culturel » au sein duquel chaque citoyen serait acteur. L’enjeux implique de donner un aspect unitaire au pluriel.