20130306

Editorial


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            L’Europe demeure-t-elle une affaire de guerre et de paix ? A l’heure où l’on prépare la remémoration de la Grande Guerre, il est bon de se demander si Europe est encore une Idée ou si cette Idée se meurt à feu lent ? Force est de constater qu’il n’y a plus ni ville, ni dieu, ni homme ou femme à la hauteur des enjeux dans une Europe prête à se donner au plus offrant. Athènes est en banqueroute, Jérusalem en bataille et Rome n’est plus dans Rome depuis bien longtemps. L’Europe est-elle dévorée par ses propres enfants ?
            Comme le souligne l’historien Henry Rousso, la Grande Guerre a fait éclore de nouvelles pratiques politiques et sociales du passé, dans leur étendue et leur champ d’application. Mobilisation des masses, formation d’une mémoire collective de la guerre, nouvelles pratiques de deuil, commémorations publiques, témoignages de toutes classes et générations. « Soldats du rang ou officiers, plumes confirmées ou improvisées, illustres lettrés ou anonymes, nombreux sont ceux qui racontent la guerre à travers leur expérience personnelle, donnant une dimension fortement subjective à cette histoire proche… » (La dernière catastrophe, L’histoire, le présent, le contemporain, Paris, Gallimard, 2012, p. 97).
            C’est justement le moment de se demander quelle conception de la culture, et d’une culture au pluriel, peut réfléchir l’Europe. Même si cette dernière ne peut être « sauvée » par la culture, on ne peut laisser mourir cette idée à petit feu.  
            D’une certaine manière, l’Europe comme continent, et donc comme destin historique, a la caractéristique de s’ignorer elle-même. Mais s’ignore-t-elle parce qu’elle est en défaut ou parce qu’elle rêve d’une identité impossible ? Pourrait-elle coïncider avec elle-même dans une seule définition ?
            Ne ferait-elle pas mieux de chercher plutôt à se caractériser par une obstination constante à s’ouvrir aux autres ? Non plus à s’imposer aux autres, ce qu’elle a exploré longtemps. A ignorer finalement l’autre, ce qui ne coïncidait pas avec soi.
            De toute manière, l’Europe ne peut perdurer que par une réflexion philosophique. 

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Das ist auch die Frage : Wie können wir sicherstellen, dass Europa auch in Zukunft ein Haus des Friedens bleibt ? Entgegen aller Skepsis, müssen wir die 68-Bewegung und das Streben nach Freiheit der Bürger loben. Wir stehen zu diesem Land, nicht, weil es so vollkommen ist, sondern weil wir nie ein besseres gesehen haben. Die Demokratie sei stärker als ihre Feinde. Nicht sie, sondern die Demokratie werde leben. Wir riefen die Menschen zu Zuversicht auf. Ängste vermindern unseren Mut wie unser Selsbvertrauen. Und manchmal so entscheidend, dass wir beides ganz und gar verlieren können. So dürfen wir nicht nur das zentrale europäische Projekt für Frieden und Freiheit für alle Menschen auf dem Kontinent an eine Währungsunion binden. Europa mus seine Rechtsgemeinschaft bleiben.