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L’Europe demeure-t-elle
une affaire de guerre et de paix ? A l’heure où l’on prépare la remémoration
de la Grande Guerre, il est bon de se demander si Europe est encore une Idée ou
si cette Idée se meurt à feu lent ? Force est de constater qu’il n’y a
plus ni ville, ni dieu, ni homme ou femme à la hauteur des enjeux dans une
Europe prête à se donner au plus offrant. Athènes est en banqueroute, Jérusalem
en bataille et Rome n’est plus dans Rome depuis bien longtemps. L’Europe
est-elle dévorée par ses propres enfants ?
Comme le souligne
l’historien Henry Rousso, la Grande Guerre a fait éclore de nouvelles pratiques
politiques et sociales du passé, dans leur étendue et leur champ d’application.
Mobilisation des masses, formation d’une mémoire collective de la guerre,
nouvelles pratiques de deuil, commémorations publiques, témoignages de toutes
classes et générations. « Soldats du rang ou officiers, plumes confirmées
ou improvisées, illustres lettrés ou anonymes, nombreux sont ceux qui racontent
la guerre à travers leur expérience personnelle, donnant une dimension
fortement subjective à cette histoire proche… » (La dernière catastrophe, L’histoire,
le présent, le contemporain, Paris, Gallimard, 2012, p. 97).
C’est justement le
moment de se demander quelle conception de la culture, et d’une culture au
pluriel, peut réfléchir l’Europe. Même si cette dernière ne peut être « sauvée »
par la culture, on ne peut laisser mourir cette idée à petit feu.
D’une certaine manière,
l’Europe comme continent, et donc comme destin historique, a la caractéristique
de s’ignorer elle-même. Mais s’ignore-t-elle parce qu’elle est en défaut ou
parce qu’elle rêve d’une identité impossible ? Pourrait-elle coïncider
avec elle-même dans une seule définition ?
Ne ferait-elle pas
mieux de chercher plutôt à se caractériser par une obstination constante à
s’ouvrir aux autres ? Non plus à s’imposer aux autres, ce qu’elle a exploré
longtemps. A ignorer finalement l’autre, ce qui ne coïncidait pas avec soi.
De toute manière,
l’Europe ne peut perdurer que par une réflexion philosophique.
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Das ist auch die Frage : Wie können wir
sicherstellen, dass Europa auch in Zukunft ein Haus des Friedens bleibt ?
Entgegen aller Skepsis, müssen wir die 68-Bewegung und das Streben nach
Freiheit der Bürger loben. Wir stehen zu diesem Land, nicht, weil es so
vollkommen ist, sondern weil wir nie ein besseres gesehen haben. Die Demokratie
sei stärker als ihre Feinde. Nicht sie, sondern die Demokratie werde leben. Wir
riefen die Menschen zu Zuversicht auf. Ängste vermindern unseren Mut wie unser
Selsbvertrauen. Und manchmal so entscheidend, dass wir beides ganz und gar
verlieren können. So dürfen wir nicht nur das zentrale europäische Projekt für
Frieden und Freiheit für alle Menschen auf dem Kontinent an eine Währungsunion
binden. Europa mus seine Rechtsgemeinschaft bleiben.