Josette
Delluc
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Wie kann man die
Russian Geschichte erzählen ? Welche
Bedeutung hat das Thema bei die Regisseuren ? Hier ist einen Bericht über
Verantwortung .... Die Achtung der Besonderheiten des Örtlichen und Regionalen
beeindrucken als mutiger, zukunftsoffener Prozess.
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Alexandre Nevski de Serguei Eisenstein ve daha sonra Andrei Roublev de
Andrei Tarkovski gibi sinematografik freskler 13 yuzyil ve 15'inci yuziyilin
basindaki Rusya'yi bir anlatma seklini icat ettiler. Her biri kendi estetigi ve
yazi stili ile manzaranin guzeligini, iklimsel katilik ve ezilen halki ifade
ediyor.
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Regarding an eternal Russia in
film: The cinematographic frescos, such
as Alexander Nevski by Sergei Esenstein and Andrei Roublev by Andrei Tarkovski,
invent a way of portraying Russia during the 13th and early 15th
centuries. Each explains, with his own writing and sense of esthetic, the
beauty of the landscapes, climactic rigor, and oppressed people.
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Les fresques
cinématographiques telles Alexandre Nevski de Serguei Eisenstein puis Andreï
Roublev de Andreï Tarkovski, inventent une manière de raconter la Russie du
XIIIe siècle et du début du XVe siècle. Chacune exprime selon son écriture et son
esthétique, la beauté des paysages, la rigueur climatique, le peuple opprimé.
Andreï Tarkovski choisit d'aborder la question de la
créativité et s'attache aux peintres d' icônes
conservées aujourd'hui dans les musées. Le cinéaste décrit la condition
de l'artiste qui répondant aux commandes des princes et des évêques, se
soumettait à la propagande, et devait faire taire son imaginaire et sa
sensibilité.
L'homme Andreï Roublev a vécu au début du XVe siècle, dans
une Russie en formation, livrée aux guerres seigneuriales. Le pouvoir politique
et religieux y sont associés pour mener des conquêtes successives qui aboutiront au contrôle, à la fin du XIXe
siècle, d'un grand empire autoritaire et centralisé dont les frontières devront
toujours être repoussées.
Le film Andreï
Roublev est réalisé en Union Soviétique entre 1966 et 1969. A cette période, la
création artistique est malmenée par le totalitarisme de Brejnev. C'est
pourquoi, il est possible de penser que les scénaristes Andreï Tarkovski et
Andreï Kontchalovski établissent une analogie entre les interdictions du passé et celles du présent. Nous pouvons
prolonger cette comparaison temporelle en cette fin du mois d'août 2012. Plus de 20 ans après la disparition de
l'URSS, nous notons une curieuse résonance
entre les tourments de l'artiste moine Roublev et l'actualité moscovite.
A Moscou, trois des jeunes femmes du groupe actionniste
russe, Pussy Riot, avaient été
emprisonnées après avoir le 21 février, chanté dans la cathédrale du
Christ-Sauveur, cette «prière punk»: «Marie mère de Dieu chasse Poutine». Le
vendredi 17 août le verdict du procès est donné, elles sont condamnées chacune
à 2 ans de camp de travail.
De surcroît, les manifestants, proches du pouvoir
autoritaire, pour critiquer les jeunes femmes
puisent dans le vocabulaire des
temps de l'obscurantisme. Elles sont qualifiées de «sorcières» et accusées d'avoir pratiqué une «danse diabolique». Comme
autrefois la liberté de parole inquiète et particulièrement, celle des femmes.
Aujourd'hui, malheureusement, la scène ne se déroule pas dans la brume des bois
et lacs qui serait le décor d'une séquence de Tarkovski, il ne s'agit plus de
fiction mais de la réalité à Moscou.
Les Pussy Riot filment leurs interventions et les commissaires de la Triennale d'art contemporain à Paris, ont
choisi en signe de soutien et de protestation d'ouvrir l'exposition du Palais
de Tokyo: «Intense Proximité» par la présentation de ces documents. Lorsque
nous regardons la vidéo ce n'est pas «le malin» que nous voyons s'agiter, mais
3 artistes déterminées, gaies, engagées et courageuses qui revendiquent, pour
leur pays, le respect des droits de l'homme.
Éternelle Russie qui
considère toujours son peuple comme mineur et refuse d'entendre la parole des
citoyens. L'héroïne de Andreï Roublev était muette, aujourd'hui encore les
artistes sont muselés par les pouvoirs politique, religieux et judiciaire
toujours alliés.
Éternelle Russie qui
conserve le système des camps de travail institué depuis Lénine.
Éternelle Russie dont la culture nous enchante mais qui
décidément maintient fermement la frontière qui la sépare de l'Europe et de ses
démocraties. Dans tous les pays à l'ouest comme à l'est des manifestations en
faveur de Pussy Riot ont été organisées.
Et par ailleurs, Éternelle Russie impérialiste, qui reste
fidèle à «la question d'orient» et devant une situation complexe et
douloureuse paralyse toute tentative et
empêche de protéger du massacre le peuple syrien.
Éternelle Russie.