20140104

Editorial


            Le Spectateur européen souhaite tout d’abord à tous ses lecteurs une bonne et chaleureuse année 2014.

            En 2006, le film du réalisateur allemand Florian Henckel Von Donnersmarck, La vie des autres, a fait sensation, bien au-delà du rôle principal longtemps célébré. Pourquoi cette sensation : parce que la dissection de la mécanique de la surveillance de la Stasi, la police secrète de l'ancienne République démocratique allemande (RDA), se trouvait mise en public. Le surveillant secret se trouvait mis sous les yeux du public. Non seulement on se rendait compte visuellement et auditivement de l’état de surveillance possible des citoyens, mais encore la surveillance se trouvait rendue visible par le film.
            C’est à un geste de ce type que l’agent américain Edward Snowden vient de nous faire assister. En rendant publiques les pratiques de la NSA (National Security Agency), il a inversé l'ordre du visible, ainsi que le précise André Rouillé, dans un éditorial de Paris Art (sur le Net) : « cette machine à regarder sans être vu s'est subitement retrouvée la cible de tous les regards ».
Cette inversion est foncièrement politique, nul n’en doute. Est-elle efficace, l’avenir nous le dira. Entendons par là que les citoyennes et les citoyens européens doivent passer maintenant :
- Du soupçon et du pressentiment que l'on pouvait éprouver d'être secrètement en permanence observé, surveillé et contrôlé ;
            - A l’indignation face à la réalité prouvée de la collecte assidue et illégale de micro-savoirs sur les individus : 5 milliards de données enregistrées quotidiennement et, en France, une DGSE loin d’être inactive ;
            - Puis à la condamnation politique de ces pratiques et à un démontage du « hard power » et du « soft power ». 

            Il est donc possible de puiser dans ce geste des ressources pour approfondir les éléments structurels nécessaires pour une politique européenne commune démocratique.

20140103

L’Europe et les européens

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LA REVUE NOUVELLE présente un numéro intitulé : L’Europe à l’épreuve de l’Allemagne. Ce numéro 1 de Janvier 2014 est accessible aisément sur : http://revuenouvelle.be/spip.php?page=abstract&id_article=3092. Nous en recommandons la lecture (La Revue Nouvelle Janvier 2014 / n°1), et présentons ici l’article d’introduction téléchargeable.

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Warum Deutschland Europa braucht ?

Dans son discours de nomination du nouveau gouvernement de la chancelière Angela Merkel le 17 décembre 2013 [1], le président allemand, Joachim Gauck, a évoqué en ces mots les défis qui se posent à une Allemagne qui, pour la deuxième fois depuis 2005, est gouvernée par une grande coalition. Les défis concernent les problèmes auxquels le pays est confronté à l’intérieur : le déclin démographique, l’équilibre entre croissance économique et bien-être social pour tous, une formation de qualité pour le plus grand nombre. Ils concernent aussi la place de l’Allemagne en Europe : « Trouverons-nous avec nos partenaires européens les moyens de sortir ensemble de la crise financière et de la dette publique, pour amener notre pays, l’Union européenne et la zone euro sur la voie d’un avenir serein ? ». Et Gauck de conclure sur le rôle européen de l’Allemagne par ces mots : « Son histoire [celle dont on fête des anniversaires en 2014 : l’entrée dans la Première Guerre mondiale il y a cent ans, le début de la Seconde Guerre il y a septante-cinq ans et la chute du mur de Berlin il y a vingt-cinq ans] et son rôle historique imposent à l’Allemagne une responsabilité particulière, celle de construire l’Europe avec ses partenaires — une Union européenne qui défend les valeurs de la paix et de la liberté, les droits de l’homme et l’égalité des chances. »

Ce n’est pas la première fois que le président allemand prend l’Europe comme thème : en effet, le 22 février 2013, il a tenu un discours sur les perspectives de l’idée européenne dans sa résidence berlinoise, le château Bellevue, intitulé : « L’Europe : renouveler la confiance, renforcer les liens [2] ». Ce discours partait du constat d’insatisfaction générale à l’égard de l’Europe : en ce qui concerne les Allemands, ils redoutent notamment d’avoir à payer la facture de la crise financière et, comme nombre de citoyens d’autres pays européens, voient d’un œil méfiant ce qui a trait à la technocratie européenne. Cela dit, Gauck estime l’approfondissement de l’UE nécessaire : d’un côté, elle apporte de nombreux avantages économiques et sociaux ; de l’autre, elle est l’expression, au-delà de la diversité, d’une unité culturelle, liée à son histoire faite d’échanges (et malheureusement aussi de conflits) et à son « canon de valeurs essentiellement intemporel qui nous unit à deux niveaux, en tant qu’attachement et en tant que programme [3]. » Ce discours se présente d’ailleurs comme une croisade pour la défense de ces valeurs de liberté et de tolérance, lesquelles ouvrent la voie, selon lui, vers une res publica européenne. C’est à cette dernière que s’adresse principalement le discours de Gauck souhaitant davantage de communication (entre autres grâce à des médias tels que Arte) entre les espaces publics nationaux, la promotion du multilinguisme dans de larges groupes de population, la création d’une « agora européenne, un espace commun pour le vivre ensemble démocratique [4] ». Ce discours est-il représentatif de l’opinion générale dans la société allemande, du paysage des partis allemands lors de la dernière campagne électorale et de l’orientation politique esquissée par le nouveau gouvernement dans son accord de coalition ? C’est à cette question comportant trois volets que les articles de ce dossier apportent une réponse. À partir notamment de l’analyse de l’argumentaire de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, Christophe Majastre, politologue au Crespo de l’université Saint-Louis Bruxelles, montre comment la critique du manque de démocratie au sein des institutions européennes conduit à une forme de relégitimation de la référence nationale identitaire. En tant que politologue, directrice du programme « relations franco-allemandes » dans le think thank DGAP (Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik), Claire Demesmay oppose le consensus des grands partis allemands autour de la question européenne au défi représenté par le nouveau parti allemand anti-européen Alternative für Deutschland (AFD). Elle revient également sur le peu d’attention accordée à l’Europe dans la campagne électorale de même que sur l’approche technique, menée par la chancelière, de la crise en Europe. Enfin, Benoît Lechat, familier de la politique européenne par son activité de rédacteur en chef du Green European Journal, met en contraste, d’un côté, la frilosité des politiques allemands à l’égard d’une Europe davantage solidaire sur le plan économique et financier — notamment l’Union bancaire — et, de l’autre, l’europhilie d’intellectuels allemands majeurs tels qu’Ulrich Beck et Jürgen Habermas prônant plus de fédéralisme démocratique au sein de l’UE.

Si on peut souhaiter au nouveau gouvernement, formé après quatre-vingt-cinq jours que « vogue le navire », il est certain que sans une Europe forte et solidaire, il coulera à terme. Et ce n’est pas l’excédent budgétaire allemand, critiqué tant par l’UE que par le Trésor américain, qui le sauvera, aussi en raison du fait de l’anémie de la demande intérieure liée, entre autres, à la rigueur salariale et à l’accroissement de la pauvreté [5].

D’où une dernière question au-delà des admonestations à davantage d’austérité : l’Allemagne fait-elle encore rêver ? Non, si, pour la Belgique, on considère les flux touristiques vers le voisin d’outre-Rhin, la ville de Berlin mise à part. Mais n’en est-il jamais allé autrement ? Une carte postale datée du 31 juillet 1959, découverte dans la correspondance de feu mon père et illustrant la maison natale de Goethe à Francfort-sur-le-Main, exprime l’expérience allemande d’un allochtone belge de la façon suivante : « À part cela [Francfort comme centre d’occupation de l’armée américaine], les Allemands sont les Allemands, langue horriblement difficile et cuisine… Il vaut mieux ne pas la qualifier. » Certes, les clichés peuvent avoir la vie dure, et entre-temps les relations belgo-allemandes s’être fortement intensifiées de façon à être présentées comme « une histoire à succès [6] », force est de constater néanmoins que les échanges sont plus intenses au nord qu’au sud du pays : cela s’explique principalement pour des motifs économiques, mais aussi par des raisons linguistiques. Non, l’Allemagne ne fait pas rêver si, pour les discounts alimentaires comme Lidl ou Aldi, on s’interroge sur les conditions de travail des employés et ouvriers, en particulier chez leurs sous-traitants. Le bilan est rarement positif pour la plupart d’entre eux. La richesse de quelques-uns a donc un cout pour des milliers d’autres sans parler des effets sur l’environnement ou sur la qualité des aliments au point d’ailleurs que, selon le témoignage du célèbre journaliste allemand d’investigation, Günther Walraff, certains ouvriers d’une usine de fabrication de petits pains pour les supermarchés Lidl dans le Hunsrück ne souhaitent point en manger eux-mêmes [7].

Oui, l’Allemagne peut encore faire rêver ses voisins de l’Ouest, qu’ils soient Belges ou Français, par sa capacité, tel un Phœnix, à renaitre de ses cendres. Certes, ce rêve n’évoque pas tant aujourd’hui le miracle économique allemand qui a suivi la Seconde Guerre mondiale que sa force de résistance face aux tourments de la zone euro. Der Standort Deutschland, l’Allemagne comme un pôle de production industrielle, qui a freiné la tertiarisation de son économie, et comme un tissu dynamique et décentralisé de PME, tel est le motif qui inspire [8]. Il inspire encore ses deux voisins, moins touchés par le recul des naissances, par un élément clé qui concerne la jeunesse : la formation duale, die duale Ausbildung. Cette formation professionnelle, qui associe harmonieusement apprentissage en entreprise et acquisition de savoirs théoriques à l’école, devient presque le nouveau « sésame » de la lutte contre le chômage des jeunes [9]. La rubrique « Le livre du mois », dans ce même numéro de La Revue nouvelle, consacrée à l’ouvrage de Guillaume Duval, Made in Germany, revient sur ce thème, et d’autres, sous la forme d’un bilan instructif. Ce livre sort, en effet, des sentiers battus dans l’analyse des raisons de la puissance du voisin allemand.

Donc, au plan européen, l’Allemagne a encore bien des atouts, qui se situent également dans son avance en matière d’énergies renouvelables, pour autant qu’elle veuille coopérer avec ses partenaires en vue d’une Europe forte économiquement et socialement.


[1] Voir « Bundespräsident Joachim Gauck bei der Ernennung des Bundeskabinetts am 17. Dezember 2013 » in Schloss Bellevue sur http://bit.ly/1l0nyfQ (consulté le 18décembre 2013).

[2] http://bit.ly/1esvmcH (consulté le 1er septembre 2013). Il ne s’agit pas du seul discours portant sur l’Europe au cours des douze derniers mois, comme on peut le lire sur le site du président de la République fédérale d’Allemagne reprenant l’ensemble de ses allocutions.

[3] Ibid., p.6.

[4] Ibid., p.12.

[5] Voir notamment M. Charbel et A. de Tricornot, « Les excédents allemands sont-ils un problème ? », Le Monde, 16 novembre 2013.

[6] La brochure Les rapports économiques belgo-allemands - une histoire à succès (2011), publiée par l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles, présente les échanges de manière globale, abstraction faite des régions et des communautés. Voir http://bit.ly/1l0ptB3.

[7] Voir Günther Walraff, Parmi les perdants du meilleur des mondes, La Découverte, 2010 (traduit de l’allemand).

[8] Voir notamment Guillaume Duval, Made in Germany. Le modèle allemand au-delà des mythes, Seuil, 2013. Un compte rendu de ce livre se trouve dans ce numéro.

[9] Voir, par exemple, Emmanuel Martin, Apprentissage des jeunes en Allemagne – l’exemple vertueux d’une gestion par les entreprises et non l’État, Institut de recherches économiques et fiscales, 15novembre 2013 (http://bit.ly/1dqyzUS).

20140102

Érasmus et l’identité européenne

Sam Durand
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Un récit d’un séjour à l’étranger sous couvert du système Erasmus. La dimension européenne du programme mérite d’être soulignée, bien au-delà de la simple acquisition des langues ou du séjour à l’étranger tel que certains films peuvent le raconter.

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Ein Auslandssemester stärkt die Persönlichkeit. Ein Semester im Ausland kann womöglich nicht nur Fremdsprachenkentnisse und andere Bildungserlebnisse bescheren, sondern auch die Persönlichkeit nachhaltig verändern. Studenten mit Auslandserfahrung seien offener für Erfahrungen, sozial verträglicher und emotional stabiler in Europa wegen Erasmus.

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Le programme d’études supérieures Érasmus est un programme de mobilité européenne ouvert à tout étudiant et enseignant désireux de découvrir les pays européens voisins. Je bénéficie actuellement de ce programme pour un séjour d’une année, en Italie.
Pour chaque citoyen européen que nous sommes, nous qui, presque par tradition, passons tant de temps à critiquer nos voisins et l’Europe elle-même, Érasmus est une occasion de découvrir un ou plusieurs pays, d’en approcher la culture et de la vivre au quotidien. Alors qu’une situation économique morose exacerbe les nationalismes, il s’agit de créer les conditions favorables à la transformation de cette entité politique, perçue de manière contraignante et abstraite par beaucoup, en une communauté signifiante, une identité européenne solide sur le long terme, basée sur une compréhension mutuelle.

« Le monde entier est notre patrie à tous »
En hommage à Érasme, humaniste néerlandais et militant pour la paix en Europe, le programme de mobilité européenne, adopté en 1978, est nommé Érasmus, affirmant ainsi un engagement dans la découverte, l’apprentissage et le partage de chacune de nos cultures, tout en créant un système commun de qualifications professionnelles, reconnues partout. En ce sens, Érasmus est l’occasion pour les Européens d’acquérir une véritable conscience européenne, basée sur « une expérience de terrain ».
Ainsi, participer au programme Érasmus, c’est se risquer à la découverte d’un nouvel environnement, parler une autre langue, adopter un mode de vie différent et c’est aussi perdre ses repères, pour en acquérir de nouveaux. En ce sens, il s’agit d’une adaptation qui devient un tournant dans la maturité de tous ceux qui l’ont traversée, une appréhension et une compréhension de « l’autre » qui s’enrichit par l’apprentissage au quotidien. On comprend ainsi, pourquoi les départs sont généralement réservés aux étudiants de troisième année, ayant déjà une expérience universitaire solide et des connaissances capables de les épauler au cours de leur voyage.
Tous les participants au programme, sont animés par le désir de découvrir, comprendre et assimiler, s’intégrer pour éventuellement recouper, regrouper afin de mieux résumer et assembler les différentes cultures ou pratiques spécifiques à celles-ci.

Vivre un an, dans un autre pays, représente un défi pour chaque individu. En effet, plonger dans une autre monde, c’est dans une première phase, en repérer ce qui est différent du nôtre, avant même d’y reconnaître les points communs. Qu’est-ce que je dois apprendre très vite dans cette nouvelle « normalité » qui n’est pas la mienne pour m’y adapter au mieux ? Est-il possible de communiquer sur la base de ma propre culture ou faut-il me risquer à un comportement dissociatif ?

Le processus d’adaptation, imposé par une immersion totale dans un autre système éducatif et social, conduit à une prise de conscience des notions de communautés et d’identités nationales, fondés sur le partage de la langue, du mode de vie et d’une Histoire commune. C’est en ce sens, que la deuxième phase : l’intégration par l’acceptation et le respect des différences, la reconnaissance des points communs ; devient un acquis, une validation de l’un des objectifs du programme, avec en ligne de mire, la transformation de l’expérience individuelle en expérience collective.
Aujourd’hui, les revendications de différence, voire de distinction, sont poussées à leur paroxysme du fait des incertitudes économiques et d’une ouverture potentiellement précipitée de l’Union Européenne à d’autre pays. La recherche d’un bouc émissaire s’en trouve exaltée et les migrants européens endossent ce rôle dans des territoires qui, pour certains, comptent encore sur une gloire passée, basée sur un néo-colonialisme latant, territoires dont les ambitions sont parfois divergentes, en plus de leur situation géographique qui s’étire de la mer Baltique au bassin méditerranéen ou de l’Orient à la façade Atlantique. L’utopie d’une citoyenneté européenne des années 1980 a fait place à la défiance vis-à-vis d’une structure administrative et politique déshumanisée qui rend difficile l’intégration des citoyens européens ; il n’y a qu’à observer les problèmes que connaissent les habitants de certains pays de l’Est, notamment les Roms, qui ont beau sillonner l’Europe de droite à gauche, ne trouvent pas de terres où l’accueil soit positif et ce, en dépit des campagnes menées par nombreuses associations.
En définitive, l’Europe est confrontée à deux paradigmes : l’identité nationale et l’identité européenne. Donner la priorité à l’une ou à l’autre, ne résoudra pas le problème, il s’agit au contraire d’imaginer un agencement entre celle-ci. En effet, l’identité nationale demeure une valeur importante dont aucun pays européen ne saurait se défaire et sans laquelle l’unité de chaque pays serait remise en question. C’est en cela que le programme Érasmus trouve sa légitimité. Au cœur de cet agencement, il offre à nombre d’entre nous, une première ouverture vers d’autres identités nationales et d’autres modes de vie, pour ainsi permettre, via un processus d’assimilation, une synthèse dont le résultat doit être une conception de la culture européenne de demain, une conception de ce qui reliera, finalement, chaque identité, sans en balayer aucune.
Ce processus de création d’identité européenne se fera dans le temps. Elle nécessite de la patience et de la détermination, mais aussi, le relais d’organisations et d’institutions européennes comme Erasmus, afin de permettre « la soudure » entre les différentes populations vivant en Europe. L’identité européenne est une notion commune qui restera en perpétuelle évolution et se construira en parallèle à l’Histoire de chaque pays, de chaque nation. C’est ainsi qu’Érasmus fait les premiers pas d’une longue marche.

Mais après tout, il suffit de se mettre en jambes, car « Érasmus Mundus » prend déjà le relais en offrant une mobilité à l’échelle mondiale.

20140101

Patrice Chéreau


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Selbst wenn der Regisseur nur diese eine Inszenierung gemacht hätte, wäre er mit ihr in die Theatergeschichte eingegangen : Wagners Ring des Nibelungen, 1976, in Bayreuth. Seine Interpretation der Tetralogie stand fünf Jahre lang auf dem Spielplan. Am Anfang wurde sie von den meisten Traditionalisten gehasst, und am Ende, nach der letzten Götterdämmerung, verabschiedete das Publikum diese epochale Leistung mit über einer Stunde Jubel in die Unvergesslichkeit. Patrice Chéreau, dieser universell gebildete und universal geschätzte Film- und Opernmagier, inszenierte danach weiterhin für das Theater und die Oper und drehte Filme. Alles schien ihm zu gelingen. Sein Stil war einzigartig. Niemand konnte oder wollte ihn kopieren. Patrice Chéreau starb am 7 Oktober in Paris aus Lungenkrebs. (Aus Der Spiegel). 

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