20120204

Observatoire européen du plurilinguisme
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European Council Ministers have been studying the question of language competences as a prerequisite to employability, employment and growth, as well as imposing that at least 2 languages be taught to children at the youngest age.  Their conclusions were that “a boarder selection of languages, including less widespread ones and those spoken in neighbouring countries, should be proposed, if possible, at all levels of education”.  We must understand that it is vital to improve the level of languages in Europe, and that it is not desirable to teach only one language in schools, nor that language awareness should be increased solely by exposure to English.

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Il Consiglio europeo dei ministri si è interessato alla questione delle competenze linguistiche come ad una delle condizioni da prendere in considerazione per la ricerca lavorativa, dell’impiego e della crescita economica, unitamente al requisito che almeno due lingue siano insegnate nella comunità europea fin dalla tenera età. Le conclusioni adottate ricordano che “una scelta più vasta di lingue, comprese le lingue meno diffuse e le lingue dei paesi limitrofi, dovrebbe nel limite del possibile essere proposta a tutti i livelli scolastici, in una prospettiva di educazione e di formazione per l’intero arco della vita”. Dobbiamo renderci conto che è indispensabile alzare e migliorare il livello della conoscenza linguistica e che non è da considerare opportuno che una sola lingua sia insegnata alle scuole elementari, né tanto meno che la sensibilizzazione alle lingue nelle scuola elementare riguardi unicamente l’Inglese.


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Avrupa Bakanlar Konseyi istidham, iş ve kalkınma alanında lisan öğretimi sorusuna değindi. Konsey, Avrupa coğrafyasında en az iki lisanın öğretilmesi gerektiğinin altını çizdi. Kabul edilen sonuçlara göre, « daha geniş ve daha az yaygın komşu ülkelerdeki lisanlar mümkün olduğu kadar fazla Avrupa çapında uzun vadeli bir hayat için öğretilmeli ». Konsey, lisan seviyemizin yükselmesi ve ilk okulda tek lisanın öğretimine duyarlaştırmamızın yanlış olduğunu ve bu duyarlaştımanın yalnızca ingilizce vasıtasıyla olmasının gerekigini vurguladi.


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Nous publions, ci-dessous, un communiqué de l’observatoire européen du plurilinguisme. Il s’agit de la Lettre d’information n°43, janvier 2012.
Le Conseil européen des ministres « Education, culture et jeunesse » le 28-29 novembre 2011 s'est à nouveau penché sur la question des compétences en langues comme condition de l'employabilité, de l'emploi et de la croissance et sur l'impératif qu'au moins deux langues soient enseignées dès le plus jeune âge. Les conclusions adoptées rappellent qu' « un choix plus vaste de langues, dont des langues moins répandues et les langues des pays voisins, devrait, dans la mesure du possible et s'il y a lieu, être proposé à tous les niveaux d'enseignement dans une perspective d'éducation et de formation tout au long de la vie ». Il faut comprendre qu'il est impératif d'élever et d'améliorer le niveau en langues, et qu'il n'est pas souhaitable qu'une seule langue soit enseignée à l'école élémentaire, ni même que la sensibilisation aux langues à l'école maternelle se fasse uniquement au moyen de l'anglais.Cette résolution n'est pas la première, et ne sera pas la dernière. La grande caractéristique des résolutions européennes, qu'elles soient du Conseil de l'Europe ou de l'Union européenne, c'est à la fois leur caractère répétitif, cumulatif et leur relative inefficacité. La plus importante à nos yeux reste celle du comité des ministres du Conseil de l'Europe du 17 mars 1998, qui proposait un programme de développement du plurilinguisme à grande échelle. Chaque nouvelle résolution se réfère aux précédentes sous les dénominations les plus variées correspondant aux différentes instances. Mais, l'éducation étant de la seule compétence des Etats, les ministres nationaux ne s'estiment pas liés par leur signature et font souvent l'inverse dans leur propre pays.Rappelons quelques brillants exemples.On se souvient, cf. notre lettre N°19, que le gouvernement Berlusconi, porté par la vague néolibérale, avait mis en avant ses trois priorités nationales : informatica, impresa e inglese. Le résultat a été d'inviter les familles, par une disposition de l'article 25 d'un décret du 17 octobre 2005, à bloquer au profit de l'anglais les heures d'enseignement de la première et de la deuxième langue. Espérons que le nouveau gouvernement italien reviendra sur cette disposition scélérate et redonnera un peu d'air à l'enseignement des langues en Italie.Porté par la même vague anticipatrice, le gouvernement britannique, prévoyant sans doute l'avènement de l'anglais en tant que « langue unique », (cf. le discours de Georges Brown à New Delhi le 17 janvier 2008), décidait en 2004 de rendre l'enseignement des langues étrangères facultatif à partir de 14 ans, au motif de lutter contre l'absentéisme, car, disait le ministre de l'éducation britannique, « les langues fatiguent les petits Anglais ». Cette décision n'a pas fait les affaires des entreprises britanniques qui, ne trouvant pas les compétences linguistiques nécessaires chez les anglais, ont commencé à recruter des personnes parlant les langues étrangères.Quant à la France, les effets d'annonces se sont succédés. M. Darcos, ministre de l'éducation, a vu un futur français « bilingue », et a organisé pour les jeunes « en difficulté », la difficulté étant d'abord en français, des cours accélérés pendant les vacances en anglais. Impressionné par les performances des petits Singapouriens dans l'apprentissage précoce de l'anglais, et sous la pression de parents des quartiers chics de Paris, Luc Chatel a achevé, à la dernière rentrée scolaire, de démanteler ce qui commençait à exister en classe maternelle en matière d'éveil aux langues, pour le remplacer par une sensibilisation à l'anglais.Par chance, à côté de ces facéties médiatiques ministérielles, le ministère de l'éducation nationale annonce dans les documents officiels qu'il propose huit langues à l'école primaire, passant sous silence que 90,1 % des effectifs vont à l'anglais, 8,6 % à l'allemand (département de la Moselle et de l'Alsace), ce qui laisse 1,3% pour l'espagnol, l'italien, le portugais, le russe, le chinois et l'arabe. Bel exemple de diversité sur le papier mais pas dans les faits.Reconnaissons toutefois que, poursuivant la mise en oeuvre d'un ambitieux plan de rénovation de l'enseignement des langues lancé en 2005, deux langues sont désormais obligatoires dans l'enseignement général et technologique et dans les sections « services » de l'enseignement professionnel. C'est un progrès, neuf ans après le Sommet de Barcelone, et 13 ans après la résolution citée plus haut. Le ministre a mis en place en avril dernier un « comité stratégique des langues » composé de personnalités incontestables. Les conclusions qui en seront tirées et surtout les conséquences qui en découleront sont attendues avec le plus grand intérêt.Mais, après tant d'efforts de nos gouvernants pour imposer la prédominance de l'anglais de la maternelle à l'enseignement supérieur, on aurait pu espérer que les résultats soient au rendez-vous. Hélas, non !D'après une étude effectuée par le département d'anglais langue étrangère de l'université de Cambridge (ESOL), autorité de certification internationalement reconnue pour l'anglais, dont les résultats ont été présentés à l'Alliance française à Paris le 23 mars 2011, si le niveau en anglais s'est amélioré dans l'enseignement supérieur à partir du master, dans l'enseignement pré-universitaire en revanche, les résultats sont en baisse. Cela se vérifie dans quatre des cinq pays étudiés, en Allemagne, en Espagne, en France et en Italie, le Portugal étant le seul pays où des progrès ont été enregistrés à tous les niveaux entre 2004 et 2009.Ce résultat est tout à fait inattendu, mais comment ne pas le mettre en relation avec l'abaissement quasi général du niveau en lecture, phénomène analysé dans une étude du réseau Eurydice publiée en mai 2011, première étude paneuropéenne sur le sujet. Cette étude offre une image complète de l'apprentissage de la lecture et identifie certains des principaux facteurs qui influencent l'acquisition de compétences en lecture chez les enfants de 3 à 15 ans. En 2009, environ 20 % des jeunes de 15 ans éprouvaient des difficultés en lecture avec des variations importantes selon les pays. Parce qu'elle est une image, cette étude est toutefois dépourvue de toute perspective dynamique ce qui lui permet de célébrer l'amélioration des systèmes d'enseignement et des méthodes pédagogiques, alors que l'abaissement du niveau en lecture depuis 10 ans est avéré (cf. notamment les statistiques de ministère français de l'éducation évoquées dans notre Lettre N°40). Cependant la richesse des éléments fournis et particulièrement les comparaisons internationales permettent de dire que si la volonté politique existe, il est possible de lutter efficacement contre les difficultés en lecture et contre l'échec scolaire. Aussi, sur l'invite de la Commission européenne, les pays européens ont accepté de réduire cette proportion sous la barre des 15 % d'ici à 2020. C'est l'un des grands objectifs du programme 2020 de l'Union européenne.C'est très bien, mais à mesurer la place réservée à cette question dans les programmes politiques et dans les campagnes électorales, en France par exemple (merci à nos lecteurs et correspondants de nous faire remonter des informations sur le sujet dans tous les pays européens !), on est obligé d'en déduire que la question n'est pas perçue comme pertinente ou comme un enjeu, et donc que les choses ne sont pas prêtes de changer. Retenons donc que le fait d'envoyer dans le mur 20% des générations d'enfants, parce qu'ils n'ont pas la langue, n'est pas considéré par la plupart des partis politiques comme une question importante ! L'opinion publique n'en est pas davantage consciente, pensant peut-être qu'il s'agit d'une fatalité face à laquelle nous ne pouvons rien faire. Alors que cela devrait être un grand défi national et européen pris en charge dans chaque pays.