20090304

Art Public

Art public en Europe.
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On sait que chaque nation a, longtemps, déployé sur son sol une statuaire marquée au sceau de l’idée qu’elle se fait d’elle-même et de son opposition aux autres nations. Les mouvements artistiques modernes ont quelque peu déstabilisé cette ancienne statuaire. La question est de savoir quel type d’art public l’Europe et l’Union européenne sont décidées à faire émerger sur leur sol.
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For ages, each nation deployed on its soil a statuary engraved with the representation it held for itself and that differentiated it from other nations. Modern artistic movements have somewhat destabilised this ancient representation. The question today is to know what type of public art will emerge from Europe and the European Union.
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Bedrohung aus dem Sprichwörter : David Cerny, in Juste-Lipse Gebaude (Bruxelles). Und, seit Jahren entstanden im Zeitraum weit über hundert Werke im öffentlichen Raum.
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Γνωρίζουμε πως ο κάθε λαός ανέπτυξε την δικιά του γλυπτική τέχνη σφραγίζοντας την με την ιδέα πως αναπτύσσεται από μόνη της και πως αντιτίθεται με αυτήν των άλλων λαών.Η ανάπτυξη της σύνγχρονης τέχνης αποσταθεροποιήσε αυτήν την αρχαία τέχνη. Το πρόβλημα είναι να αποφασίσουνε η Ευρώπη και η Ε.Ε ποιου είδους δημόσιας τέχνης θέλουνε να αναδύσουνε στα εδάφη τους.
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A l’heure où la Fondation Bauhaus (Dessau) voit Philipp Oswalt prendre les rênes de l’Institut, quelques 90 ans après sa fondation par Walter Gropius, avec un projet de « ville rétrécie » (Schrumpfende Städte), il convient de revenir sur les rapports de l’art et du public.
On sait notamment que chaque nation a, longtemps, déployé sur son sol une statuaire marquée au sceau de l’idée qu’elle se fait d’elle-même et de son opposition aux autres nations. Les mouvements artistiques modernes ont quelque peu déstabilisé cette ancienne statuaire. La question est de savoir quel type d’art public l’Europe et l’Union européenne sont décidées à faire émerger sur leur sol. Certes, il y a peu d’initiatives proprement européennes sur ce plan. Et même parfois les propositions artistiques faites autour de l’Idée d’Europe sont indigentes. Raisons de plus pour ouvrir un programme d’analyse sur ce plan, dans le Spectateur européen.

Heinz Mack hat eine Vielzahl von Plätzen und Räumen gestaltet und dabei Orte menschlicher Begegnung geschaffen. Das vom Künstler gestaltete Buch ist diesen stets unter individuellen Voraussetzungen entstandenen Werken gewidmet.
Überzeugt, dass Kultur immer auch Großstadtkultur ist, und fasziniert von monumentalen Dimensionen, realisierte Heinz Mack schon seine ersten Werke unabhängig von den Bedingungen, denen Kunst in Museen unterworfen ist. So entstanden im Zeitraum eines halben Jahrhunderts weit über hundert Werke im öffentlichen Raum, mit denen Mack, dank der komplexen Variationsbreite seines Schaffens, unter den Künstlern eine Sonderstellung einnimmt, was in dem vorliegendem Buch zum ersten Mal umfassend dokumentiert wird. 
Die monumentalen skulpturalen Werke dominieren im öffentlichen Raum; aber auch großdimensionierte Mosaike, Wandmalereien, Metallreliefs und Glasfenster in Kirchen und in Foyers von Firmenzentralen hat der Künstler geschaffen, beispielsweise die »Große Stele« in Stuttgart, den »Jürgen-Ponto-Platz« in Frankfurt a.M. und die Bauausstattung der Kapelle des Collegium Marianum in Neuss. Besonderes Interesse verdienen seine Licht-, Wasser-, Stein-Ensembles, die belebten Stadtplätzen einen Mittelpunkt geben und bei der Bevölkerung eine hohe Akzeptanz gefunden haben. 
Das vorliegende Buch zeigt in rund 280 Abbildungen auf Großformat ausschließlich realisierte Werke. Sie werden in ausführlichen Legenden kommentiert und in den Kontext theoretischer Reflexionen von Heinz Mack zum kontroversen Thema »Kunst am Bau« gestellt.
Jene, in den letzten fünf Jahrzehnten entstandenen Arbeiten, sind nun erstmals in einer großformatigen Publikation mit über 280 farbigen Abbildungen zusammengestellt. Nicht zuletzt ist Macks Buch auch ein facettenreicher Diskurs über die theoretische Seite seiner Kunst und so ein Standardwerk der Kunst im öffentlichen Raum. [baumagazin.de]


Site allemand :
www.hirmerverlag.de/controller.php?cmd=detail&titelnummer=4065

Pour comparer on se reportera aux aventures londoniennes suivantes :
Sur la place Trafalgar, le maire, Ken Livingston, a voulu déboulonner les vieilles statues des héros oubliés des guerres coloniales : “ Il est peut-être temps de les déplacer et de mettre à leur place des figures connues des Londoniens ordinaires et des gens du monde entier ”. Une coalition de militaires à la retraite l’a fait reculer. Le débat s’est alors déplacé sur un socle de granit laissé vacant sur la même place, depuis son érection (1841, pour une statue équestre de Guillaume IV). Andréa Shlieker est chargé d’un projet. Ce commissaire affirme : “ Un choix consensuel sur la durée n’est plus possible aujourd’hui. L’histoire a été trop cruelle. De Staline à Sadddam, les hommes de marbre ont été mis à bas. Un artiste contemporain ne souhaite pas davantage réaliser une œuvre permanente. Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de procéder à une rotation ”. Désormais donc, chaque année, ce socle recevra une nouvelle sculpture.

Enfin, l’œuvre commanditée par la République tchèque pour le bâtiment du Conseil de l’Europe à Bruxelles (à l’occasion de la présidence de l’Union par la République tchèque), Entropa, signé de David Cerny, apporte une dernière touche à une question à débattre : il s’agit d’une installation dans laquelle chaque pays européen est représenté par un cliché moqueur synthétisant les « préjugés des autres ». Les Français sont représentés par le mot « grève », les Allemands par des autoroutes formant une croix gammée, et les Italiens par leurs joueurs de foot qui se tripotent le short, les Roumains sont affichés en train fantôme dédié à Dracula, les Belges voient la Belgique couverte de pralines, les Suédois sont couverts d’un immense carton Ikea… Si l’œuvre fait scandale, il n’empêche que les préjugés sont tenaces en Europe et entre européens. Bonne occasion de travailler à leur encontre.
Il est vrai que sur le plan des clichés, les habitudes ne se perdent pas. Une enquête récente publiée en Allemagne souligne ceci :

Die europäischen Nachbarn der Bundesrepublik halten die Deutschen vor allem für gut organisiert, akkurat und leicht pedantisch. Das ergab eine Studie der GFK Marktforschung, in der rund 12 000 Bürger in Deutschland, Frankreich, Gorssbritanien, Italien, den Niederlanden, Österreich, Polen, Russland, Tschecien und der Türkei befragt wurden. Jeder fünfte Niederländer beschreibt die Deutschen als nette und freundliche Menschen, immerhin ein Fünftel der Franzosen betont die Partnerschaft mit den europäischen Nachbarn. In Russland, gebe acht Prozent der Menschen an, dass sie die Deutschen mögen. Allerdings : Nahezu jeder fünfte Tscheche hält die Deutschen für arrogant, acht Porzent der österreicher sagen spontan, dass sie die Deutschen nicht mögen, und knapp jeder zehnte italiener verbindet Deutschland immer noch mit Hitler und den Nazis.

Cela dit, pour revenir sur le Bauhaus, deux mots du nouveau directeur (Der Spiegel).

" Man muss das Bauhaus heute anders denken, als es der etablierte Mythos nahegelgt. Schon das frûhe Bauhaus war ja eine dynamische Angelegenheit, mehr Projekt als Institution. Die Gegend um die Stadt Dessau, wo die Schule zwischen 1925 und 1932 angesiedelt war, liesse sich als frühes Silicon Valley bezeichnen. Das war ein Hisghtech Standort, hier sassen die weltweit wichtigsten Chemiebetriebe und der Flugzeugbauer Junkers. Es war zugleich eine Region mit reformerischem Geist, mit einer starkent Arbeiterbewegung.
Heute haben wir die umgekehrte Situation : eine entindustrialisierte Region, hohe Arbeitlosigkeit, starke Abwanderung.
Am haltent Bauhaus verstanden sich viele Professorent als Weltverbesserer. Es gab früher diese Utopie, eine neue Welt zu schaffen, in der alle Konflikte und Widersprüche aufgelöst sein würden. Heute haben wir diese naive Hoffnung verloren und gelernt, dass Utopien nicht genug sind. Wir bauchen zuerst Analyse, Reflexion. Das ist es, was das Bauahaus heute leistent kann, ich nenne es eine reflexive Moderne. "


Enfin, il faut tenir compte aussi du fait que les questions d’art public sont sans cesse retravaillées par les artistes.
Un exemple : Un atelier d’artiste dans un Collège de Montpellier. Si l’expérience n’est pas inédite, elle mérite qu’on la relate. D’autant que, à cette occasion, Valérie Ruiz focalise son attention sur les démarches plutôt que sur les résultats.
L’intérêt de ce travail réside dans le fait que l’artiste n’arrive pas dans le Collège avec l’idée déjà élaborée d’une œuvre-objet précise à entreprendre. L’artiste cadre d’abord sa démarche, afin de la mettre à l’épreuve du Collège, et donc d’un public à la fois difficile à cerner et captif. Afin de ne pas rendre le projet stérile d’emblée, elle se propose de laisser une grande marge de manœuvre à l’invention dans le cadre même de la résidence. Mieux vaut souvent contourner les attentes un peu figées des uns et des autres, collégiens, enseignants, administration, attentes modélisées à partir de l’image médiatique de l’artiste ou de l’œuvre d’art, et offrir une ouverture de champs à tous : du champ du regard, du champ esthétique, du champ artistique, …
Seule manière aussi de pratiquer son art, et notamment d’explorer de nouvelles matières, de nouveaux gestes, espaces ou propositions. L’artiste insiste sur ce point à partir d’un paradoxe : il faut savoir donner de la fragilité de sa place le potentiel le plus haut de sa richesse. De ce fait, elle cherche d’autant plus à éclaircir sa réflexion à partir d’un dialogue permanent avec les collégiens et le personnel global du Collège.
Certes, l’artiste n’arrive jamais vierge dans un lieu de résidence. Il arrive avec ses réflexions habituelles, avec ses démarches, mais il doit s’introduire dans un autre climat que celui dans lequel il travaille quotidiennement. Pour cela, il lui faudra d’abord identifier ce nouvel espace et ses occupants. Voilà qui est même plus intéressant que d’arriver dans un lieu avec l’idée préconçue d’une œuvre à transporter de l’atelier dans le lieu de dépose.
L’artiste découvre qu’il convient de concevoir « les explorations nécessaires pour investir l’espace de manière toujours plus juste sans désorganiser à outrance le rythme quotidien du lieu ». Non seulement, il s’agit là de respect mutuel, mais plus précisément, cette attention permet de comprendre qu’il ne suffit pas qu’un lieu accueille un projet artistique. Il faut que l’artiste sache le porter et le défendre en assumant sa présence dans un lieu qui a déjà son propre fonctionnement. La rencontre des deux démarches, tant qu’elle laisse l’artiste libre de son travail, porte des explorations nouvelles et mutuelles.
Le travail de l’artiste s’est déployé en trois moments (non successifs) : le premier a consisté à tisser un univers humain, désamorçant les idées reçues des uns et des autres sur l’autre (l’artiste sur le collège et le collège sur l’art) à l’aide d’une présentation de documents portant sur le travail de l’artiste ; le second relevait d’une proposition de recherche attachée à l’exploration spatiale et intellectuelle développée dans le contexte ; le troisième, plus concret, contribuait à mettre les esquisses progressivement dégagées en forme : esquisses des œuvres composant un univers en relation avec le temps écoulé et les lieux fréquentés, esquisse de thèmes de travail, tels que la violence, le sexisme, le racisme, l’argent... C’est d’ailleurs ce troisième point qui a poussé l’artiste à fixer son travail sur le thème des « Vanités ».
Au fur et à mesure du déroulement de la résidence, le choix de l’artiste s’est porté sur un projet envisageant de prendre en considération toutes les contradictions qu’engendrent une telle entreprise : un sceau de maçon, devenu acteur d’une réalité quittant les coulisses de l’atelier. A partir de ce point, il devenait possible de découvrir les limites de cette expérience et d’inventer à tâtons une manière de les dépasser. Au demeurant, les difficultés survenues sur ce chemin n’ont jamais prêté à conflit, mais toujours à des échanges fructueux : « la parole devient un phénomène magique qui transporte les spectateurs, acteurs, ici collégiens, professeurs, administrateurs, vers une transmission orale de l’univers de l’art contemporain » (Valérie Ruiz).

Enfin, on consultera avec profit :
Viaeuropea.eu : deuxième Cahier
Publiée par Lieux Publics (Marseille, France) en quatre langues, la revue électronique pour la création artistique dans l’espace public européen viaeuropea.eu convie une dizaine d’auteurs européens à réfléchir sur un thème essentiel à la création artistique en espace public à travers des textes courts et imagés : Un espace, un public restent-ils marqués par un spectacle ? Peut-on même parler de mythologies contemporaines quand la mémoire collective dépasse largement les seuls spectateurs, quand la rumeur parcourt la ville entière ? À l’inverse, comment les artistes se nourrissent-ils de la mémoire des lieux où ils interviennent ? Autant de problématiques qui sont développées dans ce deuxième Cahier intitulé "Traces".
Pour plus d’informations : www.lieuxpublics.fr