20100106

Herta Müller : Les langues et la littérature.

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Am 7. Oktober wurde Herta Müller von der Schwedischen Akademie der Wissenschaften der Nobelpreis für Literatur 2009 zugesprochen. Am 10 Dezember wird sie den ranghöchsten Literaturpreis der Welt aus der Hand des schwedischen Königs in Stockholm entgegennehmen. Herta Müller, 1953 in Rumänien geboren, lebt seit 1987 in berlin ; In der Nobelpreis-Würdigung heisst es, Müller habe « mittels Verdichtung der Posie und Sachlichkeit der Prosa Landschaften der Heimatlosigkeit » gezeichnet. Die Securitate hat des diesjährigen Nobelpreisträgerin das Leben in Rumänien zur Hölle gemacht. Nachdem sie eine Zusammenarbeit mit de Geheimdienst abgelehnt hatte, ist sie Jahrelang schikaniert worden. Noch heute sieht sie die alten Seilschaften am Werk : Causescu ist tot, sein Geist lebt.

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Η Χέρτα Μύλερ γεννήθηκε στην Ρουμανία το 1953, στην κοινότητα των Σουάβων, γερμανόφωνη μειονότητα της ιστορικής επαρχίας του Μπανάτ. Εκεί, σπούδασε γερμανική και ρουμάνικη λογοτεχνία, από το 1973 μέχρι το 1976, πριν εργαστεί σαν μεταφράστρια σε εργοστάσιο κατασκευής βιομηχανικών μηχανημάτων. Απολύθηκε επειδή αρνήθηκε να δουλέψει για τη ρουμάνικη μυστική αστυνομία, την Σεκιουριτάτε, και γι’αυτό το λόγο το τηλέφωνό της άρχισε να παρακολουθείται και η ίδια δέχθηκε απειλές κατ’επανάληψη. Το 1987 εγκαθίσταται στη Γερμανία. Ανήκει στους πολίτες που η Ομοσπονδιακή Δημοκρατία της Γερμανίας είχε «εξαγοράσει» από τον Τσαουσέσκου πριν την πτώση του για να σώσει τους γερμανόφωνους Ρουμάνους, προσφέροντάς τους μια καινούρια ζωή. Σήμερα μένει στο Βερολίνο. Από το 1995 είναι μέλος της Γερμανικής Ακαδημίας Γλώσσας και Λογοτεχνίας (Deutsche Akademie für Sprache und Dicthung)

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Herta Müller (born 17 August 1953) is a Romanian-born German novelist, poet and essayist noted for her works depicting the harsh conditions of life in Communist Romania under the repressive Nicolae Ceauşescu regime, the history of the Germans in the Banat, and the persecution of Romanian ethnic Germans by Stalinist Soviet occupying forces in Romania. On 8 October 2009 it was announced she would be awarded the 2009 Nobel Prize in Literature.

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Herta Müller est née en Roumanie en1953, dans la communauté des Souabes, minorité de langue allemande de la province historique de Banat. Elle y a étudié la littérature allemande et roumaine entre 1973 et 1976, avant de travailler en tant que traductrice… pour une usine de machines industrielles. Licenciée parce qu'elle refusait de travailler pour les services secrets roumains Securitate, son domicile fut alors placé sur écoute, et elle fut menacée à plusieurs reprises. En 1987, elle part pour l'Allemagne. Elle fait donc partie de ces citoyens que la République Fédérale d'Allemagne avait racheté à Ceaucescu juste avant sa chute, afin de sauver les Roumains de langue allemandes, et leur offrir une seconde vie. Elle vit aujourd'hui à Berlin. Depuis 1995, elle est membre de l'Academie allemande de langue et de littérature (Deutsche Akademie für Sprache und Dicthung).

"Bei mir ist noch gar nichts angekommen. Ich bin so wie abgeschaltet. Gefühlsmäßig sagt es mir noch nichts. Ich bin jetzt ganz stoisch, ich bin es ja auch nicht, es sind ja die Bücher", sagte Herta Müller unmittelbar nach der Bekanntgabe durch das Nobelkomittee. In deutschen und internationalen Feuilletons werden Leben und Werk der aus Rumänien stammenden deutschen Schriftstellerin ausführlich gewürdigt. Tilman Spreckelsen beispielsweise schreibt in der Frankfurter Allgemeinen Zeitung: "Es ist ein Bekenntnis zu Artistik und Ethik als zwei Seiten einer Medaille und nicht zuletzt auch zu einer zerstörten Diasporakultur und ihrer wortmächtigsten Bewahrerin". Jörg Magenau schildert Herta Müller in der "Tageszeitung" als eine Schriftstellerin, "die so kompromisslos wie keine andere die Existenzbedingungen im Zeitalter der Großideologien zur Sprache bringt – zu einer Sprache, in der all der Schrecken, den sie erlebte und den sie nicht loswerden kann, in poetischen Bildern aufgehoben ist."

Une « Esthétique de la résistance » ? C'est ainsi qu'est vue l'œuvre de l'auteur, qui appartient à la dernière génération des écrivains roumains de langue allemande. Herta Müller a d'ailleurs souvent souligné la « situation linguistique tout à fait particulière des écrivains de langue allemande en Roumanie » :

« La langue de l'écriture, le haut-allemand, coexistait avec le dialecte, le souabe du Banat, et la langue véhiculaire, le roumain. A cela s'ajoutait la langue de bois du régime qui avait détourné le langage à son profit. D'où notre vigilance pour éviter les mots ou les concepts violés ou souillés par le politique. Ils renvoyaient à une réalité qui n'était pas la nôtre. »

Toute son oeuvre tourne autour de la dénonciation de cette oppression vécue au quotidien ; c'est ce qui a du reste motivé la décision du comité du Nobel, qui souligne l'aptitude de l'auteur à donner "une image de la vie quotidienne dans une dictature pétrifiée" et à peindre "le paysage des dépossédés". Son dernier livre en date, Atemschaukel (2009, à paraître, en 2010, chez Gallimard sous le titre La Balançoire du souffle) élargit la dénonciation de l'oppression en retraçant la vie d'un prisonnier dans un camp de concentration russe.

Dans la littérature d’Herta Müller, l’attention est d’abord portée aux détails, à ce qui fait que la liberté de ses personnages se rétrécit comme peau de chagrin, que leur existence est sans cesse broyée par des humiliations quotidiennes, que leur humanité est niée avec une cruelle permanence ou une permanente cruauté… De menus gestes qui s’accordent à l’écriture d’Herta Müller, elle-même sans esbroufe ni pathos, mais tenace comme les vies en butte que l’auteure décrit. Et si avant de devenir romancière, elle fut poète, ce fut une façon pour elle, par le biais des allégories, des métaphores, des visions, de s’échapper de l’environnement « carcéral » qui était le sien, une façon de se raccrocher à une image pour ne pas céder à la folie.

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Die rumänische Zeitung "Gandul" schreibt: "Herta Müller könnte ein Beispiel für die rumänische Gesellschaft sein. Ein Zeichen, dass wir bei der Suche nach der Wahrheit nicht resignieren sollten, auf das Gedächtnis nicht verzichten dürfen, und dass von der Klärung der Vergangenheit unsere Gegenwart und Zukunft abhängen." Die russische Tageszeitung "Kommersant" würdigt die Entscheidung des Nobelpreiskomitees; dieses "stellt Müller jetzt in eine Reihe aller Schriftsteller, die gerechte Ideen verfechten oder Minderheiten und Unterdrückte schützen". Und "El País" aus Madrid schreibt: "Dieser Nobelpreis ist eine Anerkennung für jene, die keine Stimme haben".

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Bibliographie :

A good person is worth as much as a piece of bread, foreword published in Kent Klich's Children of Ceausescu by Journal, 2001 and Umbrage Editions, 2001. Published in Swedish as En god människa är lika mycket värd som ett stycke bröd in Kent Klich's Ceausescu's barn by Journal, 2001

Der König verneigt sich und tötet ("The King Bows and Kills"), essays, Munich (and elsewhere), 2003

Die blassen Herren mit den Mokkatassen ("The Pale Gentlemen with their Espresso Cups"), Munich (and elsewhere), 2005

Este sau nu este Ion ("Is He or Isn't He Ion"), collage-poetry written and published in Romanian, Iaşi, Polirom, 2005

Atemschaukel, Munich, 2009. Published in English as Everything I Possess I Carry With Me, Granta/ Metropolitan Books, 2009.

Les quinze derniers lauréats:

2008 : Jean-Marie Gustave Le Clezio (France)

2007 : Doris Lessing (Grande-Bretagne)

2006 : Orhan Pamuk (Turquie)

2005 : Harold Pinter (Grande-Bretagne)

2004 : Elfriede Jelinek (Autriche)

2003 : J.M. Coetzee (Afrique du sud)

2002 : Imre Kertesz (Hongrie)

2001 : V.S. Naipaul (Grande-Bretagne)

2000 : Gao Xingjian (France)

1999 : Gunter Grass (Allemagne) 1998: Jose Saramago (Portugal) 1997: Dario Fo (Italie)

1996 : Wislawa Szymborska (Pologne)

1995 : Seamus Heaney (Irlande)