20100203

L'espace public en Turquie

Tülay Bayraktar
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Alors que l’on commence à parler d’espace public à partir des années soixante en Europe, la question ne fait débat en Turquie que depuis 1990, et ce d’un point de vue surtout politique puisque espace public s’énonce en turc kamusal alan et kamu est très souvent lié à l’Etat. Aujourd’hui, des difficultés persistent pour la définition du concept, non pas en raison d’un problème de traduction, mais plutôt d’un problème de mentalité et de cultures particulières à cette région du monde. En effet, sous l’Empire Ottoman, la rue et les cours des

Avrupa'da kamusal alanı tartışmaları 1960 senelerinde başlarken, bu tartışma Türkiye'de 1990'da başladı. Tartışma Türkiye'de siyası alandan başladı. Bunu nedeni "kamu" ve "kamusal" kavramlarının devlete bağlı olması. Bugün, Türkiye'nin geçmişi ve bilhassa Orta Doğu'nun bu konudaki özel yaklaşımı nedeniyle "kamusal" ve "kamu" kavramlarını ayırt etmek halen zor. Öyle ki, Osmanlı Imğaratorluğu döneminde sokakaklar ve camiler insanların buluştuğu yerlerdi. Daha sonra, Cumhuriyetle birlikte, vatandaşlar meydanlarda da buluşmaya başladı.

As Turkey moves ahead with the process of its candidacy for the European Union, the projects that will be realized will demonstrate that Istanbul, the symbol of the country, has been interacting with European culture for hundreds of years. People of Istanbul will embrace new artistic disciplines. Young talented people will have the opportunity to become more closely involved in artistic creativity. And Istanbul is confronted to her past : Istanbul Do Redo Undo will be an archive-worthy video project of 15-20 minutes where first motion pictures of Istanbul shot in early 20th Century will be re-edited with original tracks. Many people from the world of culture and the arts, together with members of the print and visual media, will come to Istanbul from Europe and different countries all around the world. This will make a positive contribution to the promotion and branding of Istanbul. Being selected as a European Capital of Culture will give a boost to the city’s economic relations with Europe as well as contributing to its cultural relations. With the renovation that will take place, the administrators and administered will join together, hand in hand, sharing their knowledge and experience, to develop a long-term sustainable model for the future.

In Europa si parla di Spazio Publico da gli anni sessanta, il problema
adviene in Turkia sollo negli anni 90, e questo soppratutto in politica perche lo spazio publico in Turco : kamusal alan et kamu e spesso colegato allo stato. Oggi, delle difficolta persistono per definire il concetto, non per colpa di un problema di traduzione, ma piutosto per colpa di problemi di mentalita e di cultura particolare a questo reggione del mondo. In fatti sotto l’Empiro Ottomano, la strada et i cortlili delle mosquee erano gli soli luogi publici e centri di incontro dei citadini; cerano les /meydans/ (piazza publico) sotto la Republica, che sono statti sopra tutto degli luogi di manifestazione politica. Lo spazio publico non e mai statto idealizato come uno spazio di incontro, di debatito, di ricreazione.

… simiiiiiiiitççiii ! …
Se réveiller en sursaut avec la voix grave d’un marchand de simit (pâtisserie turque) n’est pas chose rare dans les quartiers modestes des villes turques. C’est comme pour annoncer le début d’une journée nouvelle ou encore le temps du petit-déjeuner. Le dialogue entre le marchand et le père de famille depuis la fenêtre de la cuisine est le premier contact avec l’extérieur. Vous n’êtes pas sans attendre le plus petit de la famille ayant été chercher le pain chaud au bakkal (commerce de proximité du quartier), mais qui comme toujours est en retard, le commerçant l’a sans doute retenu pour discuter et lui demander des nouvelles de la famille.
Après le petit-déjeuner prit en famille, vous sortez. Le bon temps vous y aidant, vous préférez la marche aux minibus rangés le long de la chaussée et créant ainsi une queue infinie ; le chauffeur klaxonne mais vous refusez d’un geste courtois de la main. En parcourant les rues pour rejoindre votre lieu de travail, de multiples situations attirent votre regard mais ne vous surprennent plus. Une jeune fille étend du linge sur un fil accroché au balcon, quelques voisines se sont réunies pour laver les tapis de l’une d’entres-elles sur le pas de leur porte, elles profitent de ce jour ensoleillé et bavardent, ou encore des vieillards sur le trottoir d’en face, qui ont sorti leur tabourets devant le kahvehane (cafés populaires réservés aux hommes) pour débattre des dernières informations qui ont bouleversées le pays. Sereinement, vous continuez votre marche tandis qu’il parvient des cris et des pleurs d’enfants qui jouent quelques rues plus loin.
Un autre jour, lors d’une promenade, vous croiserez le chemin d’un marchand de jouets ou de vêtements qui a installé sa marchandise ici, là où il pouvait, au coin de la rue ou le long du mur d’un bâtiment délaissé, vous serez interpellé par un commerçant ambulant qui déplace son comptoir devant lui tout en vantant les mérites de sa marchandise et en servant sa clientèle en même temps. Mais aussi des personnes à mobilité réduite installées dans leur fauteuil qui vendent des billets de lotos ou encore des employés de banque ou d’agence téléphonique qui ont monté des stands sur le trottoir et qui souscrivent des contrats ou des abonnements pour je ne sais quelle occasion. Vous êtes aussitôt attiré par la voix plaintive d’un jeune homme et du son de l’instrument qu’il joue, vous remarquez plus loin une femme assise sur le trottoir et attirant les regards sur elle. Vous avancez dans la foule et tentez de vous faufiler dans une rue latérale plus calme. Comme dans les rues de toute la ville, celle-ci n’a pas échappée à l’invasion par les affiches publicitaires et les drapeaux de différents partis politiques, vous pensez que vous n’avez pas encore fait votre choix pour les prochaines élections.
Vous êtes maintenant sur le bord de mer pour profiter d’un moment de détente loin du brouhaha de la ville. Ici, c’est comme un ailleurs imaginaire, c’est le lieu de rencontre des couples loin des regards indiscrets. C’est un lieu qui réunit aussi bien les familles aisées qui viennent des gated communities pour faire leur promenade traditionnelle du dimanche, mais aussi les familles modestes qui pique-niquent dans un coin de verdure sous l’ombre d’un arbre comme autrefois, du temps lorsqu’ils vivaient à la campagne. Vous faites un signe de la main au cocher qui s’arrête devant vous, vous montez dans la calèche et vous vous laissez guider par la musique de la radio qui se confond avec la voix de la vendeuse de pépites et les cris des oiseaux. Vous observez la ville, la mer, le ciel qui se faufilent sous vos yeux…
Tous ces événements sont comme des mises en scènes, des spectacles de la vie quotidienne. La ville est faite par les citadins mais aussi par les usages, les bruits, les vues, les odeurs… Ces éléments participent d’une atmosphère, d’une ambiance urbaine qui vous attire ou au contraire vous répugne.
L’une des plus grandes questions posées par la vie urbaine concerne les usages qui peuvent provoquer par moment le vacarme et le désordre. Savoir comment faire interagir toutes ces complexités au sein de la ville est une réelle préoccupation.
Il est évident que la ville en Turquie ou ailleurs n’est pas le lieu de l’uniformité, mais c’est la diversité qui façonne celle-ci. En effet, c’est dans ces micro-lieux et lors de ces moments que les citadins partagent des expériences imprévisibles.
Alors que l’on commence à parler d’espace public à partir des années soixante en Europe, la question ne fait débat en Turquie que depuis 1990, et ce d’un point de vue surtout politique puisque espace public s’énonce en turc kamusal alan et kamu est très souvent lié à l’Etat. Aujourd’hui, des difficultés persistent pour la définition du concept, non pas en raison d’un problème de traduction, mais plutôt d’un problème de mentalité et de cultures particulières à cette région du monde. En effet, sous l’Empire Ottoman, la rue et les cours des mosquées étaient les seuls lieux de rassemblement et de rencontre pour les citadins ; il y a eu les meydans (places publiques) sous la République, qui ont surtout été des lieux de manifestation politique. De ce fait, l’espace public n’a jamais été conçu comme un espace de récréation, de rencontres et de débat.
L’impossibilité de définir et d’identifier l’espace public en Turquie à engendré des actions variées qui ont été pour certains d’entres-eux des éléments favorables à son animation et pour d’autres nuisibles pour son développement. Par exemple, il est possible de tolérer certaines pratiques puisque ce sont des faits culturels qui alimentent la civilisation turque tels les vendeurs de simit ou encore le phénomène des bakkals (des commerces de proximité dont le nombre diminue en raison de l’ouverture croissante des grandes surfaces commerciales). Cependant d’autres usages comme le débordement des commerces sur la voie publique ou encore les commerces informels créent des agitations sur l’espace public ainsi que des confusions quant à son usage. Si l’on prétend que l’espace public est un facteur important dans la formation de la société et de son identité, il est important de mesurer l’impact de certaines activités sur les usagers mais aussi sur l’espace en question.
En somme, la ville est le lieu de la diversité et de la plurifonctionnalité. Elle doit abriter divers usages liés au développement économique, social et culturel d’une société. Cependant, le développement douteux des métropoles n’offrent pas de lieux accueillants qui correspondent aux besoins des usagers. De plus, la gestion et l’entretien de ces espaces sont très souvent négligés et leur organisation inadaptée engendre des incohérences quant à leur fonctionnement. La limite entre espace public et espace privé tend à disparaître.