20100408

Editorial

            In Deutschland, jeder dritte deutsch-türkische Student, so eine Erhebung, plane seine Karriere mittlerweile in der Türkei, und nicht in Deutschland. Die meisten Heimkehrer gehen nach Istanbul, wo der Arbeitsmarkt am vielsprechendsten und der Kulturschock am erträglichsten ist. Doch alle haben nicht bregriffen welches Potential von den gut ausgebildeten Deutsch-türken ausgeht. Wer zwischen zwei Welten wandert, kommt besser mit der Globalisierung zurecht.

Poul Nyrup Rasmussen write 10 theses on the Future of Social Democraty in Europe. We have taken some words : http://library.fes.de/pdf-files/ipg/ipg-2010-4/rasmussen.pdf It will also be crucial to reinvigorate our cooperation with stake-holders, such as our partners in the trade union movement and all spheres of civil society on a regular and coordinated basis. One of the most shocking aspects of the current crisis is how quickly blame for the financial crisis was transferred from the reality of bad banks and investment houses, to the myth of public sector overspends. The simple fact is that without public sector bail-outs the situation would have been immeasurably worse. How quickly those »market-first« advocates, who are now clamoring for drastic cuts in public spending, seem to have forgotten this. Instead, the public purse has been left holding not just the bill, but also the blame. The pressures now being brought to bear on public budgets and, by extension, on the European Social Model, are unprecedented. Unfortunately, those who have most to lose from these cuts are those whose voices are weakest. The disadvantaged and the socially excluded are left counting the cost of being unwilling creditors for the so-called titans of finance. This situation is unacceptable.


            Il n’y a pas seulement la soi-disant question des Roms, qui bien évidemment mérite d’être entièrement reformulée, et qui, en attendant qu’elle le soit, doit attirer de nombreuses protestations, à l’encontre de la France sans doute, mais aussi contre des institutions européennes codifiées qui ne savent pas bien à quel titre et sur quoi prendre parti à ce propos. Il y a aussi, en marge du problème des droits (au déplacement, à la migration, à l’intégration, à la non-intégration, à la pluri-culturalité) et des plaintes légitimes (en racisme, rejet, xénophobie, exclusion) contre les actions et projets d’exclusion, une autre question qui se profile : celle des migrants que l’on contraint à « rentrer chez eux » ( !) et celle de ceux qui veulent rentrer chez eux après un « séjour » chez les « autres » (des immigrés de Turquie en Allemagne, par exemple) ; celle de la « double peine » infligée par les pays de réception et par les pays de « départ » ; celle de la haine des mouvements de population alors même que tant de commentateurs célèbrent les mobilités postmodernes ou les échanges dus à la mondialisation.
Il y aurait donc les « bons » migrants et les « mauvais » migrants ! Tel est finalement la teneur du propos officiel. Telles sont les formulations de la sigmatisation et de l’assignation à résidence identitaire perpétuelle qu’elles ne cessent de nous reconduire aux ornières de l’identité identique et des politiques « d’ethnicisation » qui les accompagnent par désignations, fichiers, listings et typologies contestables interposés !  
            Il faut donc surtout parler de ces pratiques des césures, de ces diffractions, de ces exclusions (par « origines géographiques », « races », « ethnies », « religions », ...) qui fondent de nombreux discours et les renvoyer à leurs contradictions. Elles n’ont guère de rapport avec la défense ou la préservation des rapports d’altérité, avec l’idée de confrontation des cultures, avec le parti pris de l’interférence qui sont les nôtres. Il n’est pas et ne doit pas exister de culture européenne une, unique et fermée sur elle-même.
            D’autant que, politiquement, de ceux qui sont contraints de rentrer, des raisons de cette contrainte et des doubles effets produits, on parle peu. Or, du point de vue que nous occupons, il convient justement de s’y arrêter. Qui rentre « chez lui » en venant d’ailleurs, paradoxalement :
-          ne se trouve pas plus à l’aise « chez lui » que dans le pays de destination migratoire, ayant été considéré comme immigré dans un cas, relégué socialement et culturellement, et comme revenant immigré dans l’autre ;
-          ne revient pas vraiment « chez soi », puisque ces personnes arrivent pour la première fois dans « leur » pays réputé « d’origine ».
-          et pourtant elles bénéficient des avantages attachés à des formations bi-culturelles et bi-lingues dès lors qu’elles ont été accomplies (« je me voyage » dans la culture européenne – comme le dit l’héroïne du dernier roman de Julia Kristeva (Meurtre à Byzance).
D’une manière ou d’une autre, pour ne nous arrêter qu’à ce dernier point, on néglige beaucoup trop le potentiel qui peut émaner de cette double formation culturelle. Celui qui évolue entre deux univers, s’en sort finalement mieux que d’autres devant la mondialisation et dans les situations qui lui sont proposées. C’est même une « richesse » de pouvoir se promouvoir dans deux cultures différentes. Et de pouvoir décider où l’on veut se fixer. Voire ne pas se fixer du tout.
            Le choc des cultures ne s’opère pas comme on l’a dit ou comme on a cru pouvoir l’énoncer sans pertinence conceptuelle, en termes de choc des identités. Le choc des cultures est interne à chaque culture et s’amplifie dès lors que nul n’accepte les interférences. Ainsi que le fait remarquer Marcel Detienne : « Le Français, c’est une fiction. Cela s’invente, cela se fabrique sur une longue période » (Cahier spécial, décembre 2009, Mediapart, p. 09). Ce qui vaut pour chaque culture, chaque découpe historique de territoire.
En revanche, pour une culture européenne à dessiner sans l’enfermer dans l’uniforme ou l’homogène, il y a là des ressources de réflexion. Il pourrait être central de considérer cela. Il ne serait plus exagéré d’affirmer que des messages de solidarité à l’égard de la migration pourraient nous rappeler aussi que l’Europe n’a jamais été figée, et que les peuples européens ne sont pas taillés dans des rocs d’identités brutes, mais composés et toujours recomposés.
Principe d’accueil, de générosité et d’égalité, politique du va-et-vient social et culturel, que Poul Nyrup Rasmussen, ancien premier ministre du Danemark, affirme autrement : In its most positive moments, Social Democracy has not only set the agenda, but also redefined public norms – public healthcare, state pensions, and reasonable working hours are just some examples. What start out as groundbreaking initiatives soon become accepted as the status quo. This is the result of political courage and the willingness to identify and define the standard. In recent years, however, there has been an over-preoccupation with the so-called »center ground.« Rather than positively define what is politically accepted, progressive parties have fallen prey to the temptation to second-guess what the mythical »floating or swing voters« want. Such reactive politics never ends well. It signals only that one lacks the courage of one’s convictions.

Ch. R.